Chantier naval Hémeury à Saint-Quay-Portrieux

Issu d'une famille de pêcheurs, Fabien Hémeury a nourri très tôt une passion pour la charpenterie de marine en bois. Aujourd'hui, son rêve se réalise, avec le chantier qu'il a ouvert fin 2017 à Saint-Quay-Portrieux. Déjà, deux bateaux de pêche en bois y sont en construction.

  • Le travail du bois est sa passion, la mer aussi. Issu d'une famille de plusieurs générations de pêcheurs, Fabien Hémeury a appris son métier de charpentier de marine sur le tas, à 17 ans, à Saint-Quay-Portrieux, où il est installé aujourd'hui. « J'ai travaillé dix ans chez Hervé Pacalet, qui faisait aussi des bateaux en bois et, quand il a pris sa retraite, je lui ai racheté tout le matériel et j'ai construit l'atelier en 2017... (un bâtiment en bois, ça allait de soi - ndlr) ».
    Aujourd'hui, Fabien s'occupe des dernières finitions du Mistradenn, un coquiller fileyeur caseyeur de 12 m, récemment mis à l'eau. Et ce n'est autre que le père de Fabien qui en prendra les commandes. C'est le premier bateau que Fabien a dessiné et construit, alors que l'ossature d'un autre bateau en construction trône fièrement à côté de l'atelier. « Il faut compter entre 15 et 18 mois pour sortir un bateau », indique Fabien qui emploie 5 salariés, eux aussi formés sur le tas. Les avantages d'un bateau signé Hémeury ? « Il est large et ventru, avec une coque en forme de bulbe à l'avant ».

    Beaucoup dans le milieu n'y croyaient pas

    Il est plus confortable, tient mieux la mer – surtout par gros temps - et peut durer de 50 à 60 ans, contre 35 ou 40 ans pour des bateaux en polyester ou en acier. Côté confort, les marins disposent d'un large carré, avec cuisine et salle de bains, un vrai petit appartement ». Au départ de cette aventure, beaucoup dans le milieu de la construction navale n'y croyaient pas.
    « Nous sommes les seuls charpentiers de marine en Bretagne nord à construire en bois, reprend fièrement Fabien, et le bouche à oreille fonctionne, on commence à être connus. Nous faisons aussi de la réparation, de l'entretien et de la restauration de navires en bois, et la flottille est vieillissante, ce qui pourrait nous amener quelques commandes. On sent un réel regain d'intérêt pour les bateaux en bois ».
    Le bois, c'est du chêne français, un matériau noble que travaille méticuleusement l'équipe de Fabien. Le Mistradenn rejoindra bientôt Paimpol, son port d'attache. Quant au second bateau en construction, il est destiné à un pêcheur du Croizic, en Loire Atlantique, comme quoi, parfois, nul n'est prophète en son pays.

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Article issu du n°
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de Côtes d’Armor magazine

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