Maël Quintin, une poète aérienne

Maël

Maël Quintin a 29 ans, habite à Erquy et sa passion, c’est l’écriture. L’art de jouer avec les mots, des mots simples et mélodieux, qui lui permettent de livrer des poèmes touchants. C’est une jeune femme comme les autres, qui s’épanouit, à son rythme. Maël n’est pas autiste, non. Elle est « aérienne ».

  • Quelques poèmes de Maël Quintin :

  •  

    « Je m’appelle Maël, je suis aérienne poète et l’écriture reste mon type de communication préféré ». Maël Quintin s’est construite différemment. Elle habite chez ses parents, dans sa famille, à Erquy et ce n’est qu’à 27 ans qu’elle a été diagnostiquée autiste. Mais elle n’aime pas ce terme et lui préfère celui d’ « aérienne », son monde à elle. L’école a été une expérience difficile...
    « Il y a 30 ans, l’école n’était pas adaptée à l’accueil des petits autistes », précise sa maman. Car Maël n’est pas comme les autres. « Je me suis construite différemment et c’est le regard des autres, porté sur moi, qui m’a paralysée, le regard porté sur la différence et la méconnaissance qui en découle ».

    « Il y a tellement de visages différents à l’autisme »

    Dès le CP, Mäel suit les cours du CNED, le Centre National d’Enseignement à Distance. Sa maman est à ses côtés. Une scolarité à domicile, au rythme de Maël, prenant en compte ses particularités. Pour Maël, il faut juste un peu plus de temps pour développer son autonomie. Mais elle a un don : l’écriture. Une vraie passion, son moyen d’expression à elle, car la jeune femme aime la « musique des mots ». Dès six ans, elle rédige des textes surprenants de maturité, des mots qui touchent. Elle écrit sur la nature, les animaux, le vague à l’âme, les éléments qui l’entourent. Et aussi sur sa maman, dont elle dit : « Il lui a fallu beaucoup de détermination, d’amour et de joie en soi pour me hisser hors de ce trou où je serais restée sans elle ».
    Au départ, pour écrire, Sophie Quintin devait poser sa main sur celle de sa fille, pour faire un contact à son poignet et lui donner confiance. Désormais, Maël écrit « en solo », mais a toujours besoin d’une présence. Diagnostiquée autiste il y a deux ans, un pas à pas vers l’autonomie s’est mis en place avec une équipe de professionnels.

    Et aujourd’hui, Maël a des envies plein la tête

    Maël est « atypique.... mais pas déficiente intellectuelle. » Comme tout le monde, elle a de nombreux centres d’intérêts. Elle adore regarder le sport, notamment le rugby et le tennis. Elle affectionne les marches quotidiennes, et adore les parfums. C’est une jeune femme au caractère bien trempé qui déteste le mensonge. Maël continue de s’épanouir au quotidien et devient de plus en plus autonome. Grâce à l’écriture, tous les jours. Un nombre de feuilles impressionnant, que sa maman conserve précieusement.
    Et pourquoi pas une vie d’écrivaine, de poète ? Un recueil regroupant toutes ses écritures, depuis l’âge de ses six ans ? Un recueil qui lui permettrait de mettre en avant, aux yeux de tous, un talent, un don. Un message qu’elle souhaite faire passer : « Une autiste peut-être considérée comme intelligente et ne pas être arrêtée dans son chemin de vie. Il faut faire taire les rumeurs de déficiences intellectuelles qui accompagnent ce terme ». Non, Maël n’est pas autiste. Elle est aérienne.

     

Mag 178

Article issu du n°
178
de Côtes d’Armor magazine

Découvrir cette édition