Pierre Chomet, candidat Top Chef !

Pierre Chomet

Originaire de Quévert, Pierre Chomet a été l’un des candidats de la douzième édition de Top Chef, émission diffusée sur M6. Passé par de grands palaces et restaurants étoilés, le parcours déjà copieux de ce jeune Costarmoricain en dit long sur son talent. Interview.

  • Quel est votre lien avec les Côtes d’Armor ?
    Je suis né en région parisienne et à l’âge de quatre mois, mes parents ont déménagé car mon père a acheté une quincaillerie à Plancoët. J’ai grandi à Quévert jusqu’à mes 18 ans. Aujourd’hui, j’habite à Dinan. C’est un retour aux sources et pourtant, je m’étais dit que je n’habiterais jamais en Bretagne mais après 10 ans d’expatriation à Barcelone, Londres, Bangkok, j’ai une autre vision et je suis revenu.

    Comment vous est venue votre passion pour la cuisine ?
    J’ai vu un reportage à la télévision sur les grandes brigades, les grands palaces à Paris et je me suis dit «c’est ça que je veux faire : je veux porter une toque blanche, avoir un tablier, être dans une grande brigade et répondre « oui chef » à un grand chef d’un palace parisien ». Cette idée ne m’a plus quittée. J’étais en 3e et j’ai postulé au lycée hôtelier à Dinard. Avant ça, je n’y avais pas pensé car je ne suis ni fils ni petit-fils de cuisinier, des souvenirs de blanquette de veau, je n’en ai pas eu. Pour moi, c’est vraiment parti d’une émission de télé sur TF1.

    Comment s’est déroulé votre parcours ?
    J’ai passé mon BEP et Bac Techno à Dinard. Puis je suis parti au lycée hôtelier Jean Drouant à Paris dans le 17é arrondissement, pour finir mon BTS. J’ai fait six ans d’étude en restauration. À 19 ans, j’ai postulé à Barcelone pour faire un stage de huit mois pour mon BTS. Et l’année d’après, j’ai fini mon BTS à Paris. Une fois que j’ai obtenu mon diplôme, je devais commencer comme chef de partie dans une brasserie. Mon professeur m’a demandé pourquoi je ne voulais pas travailler dans un palace parisien et a appelé Franck Leroy, le sous-chef du Bristol à Paris. C’est comme ça que je suis rentré au Bristol et que mon premier rêve s’est réalisé, j’avais ma toque.

    Quelles ont été vos premières expériences en restauration ?
    Je suis resté deux ans au Bristol (un an à la brasserie 114 et un an au restaurant 3 étoiles). C’était un peu dur les premiers mois car c’est différent de ce que l’on apprend à l’école. J’avais envie de tout arrêter mais mon esprit de combattant m’a poussé à continuer. Au bout de deux ans, j’ai eu envie de partir. Je suis allé à Saint-Tropez, au restaurant étoilé La Pinède. J’y ai fait une saison d’été, j’avais 22-23 ans. C’était un petit restaurant, une petite brigade, un chef passionné qui a changé ma vision. Sa cuisine était différente de ce que j’avais vu, plus compliquée, plus rock’n’roll, moins structurée, plus freestyle. Ensuite, je suis parti en vacances pendant un mois et demi à Shanghai, en Thaïlande et à Bangkok. Quand je suis revenu, j’ai postulé à Londres, à l’atelier de Joël Robuchon.

    Et ensuite?
    J’avais 24 ans et au bout d’un an, le chef Olivier m’a demandé si je voulais aller avec lui travailler à l’atelier de Joël Robuchon qui allait s’ouvrir à Bangkok. Décision difficile à prendre mais au bout d’un mois j’ai dit oui.
    C’était un peu difficile au début car c’est une autre culture. En Thaïlande, l’énervement est une faiblesse donc j’ai pris sur moi car en cuisine on a tendance à s’énerver. Cela a changé ma vision des choses. J’y ai travaillé pendant quatre ans. Puis, il y a eu l’ouverture d’un autre restaurant français gastronomique à Bangkok, le Chef’s table au Boa hôtel (c’est le restaurant où le film « Very bad trip » a été tourné). Dans ce restaurant,  j’ai pu m’exprimer comme je voulais dans l’assiette et sur le dressage. Et puis la covid est arrivée, Top chef a recommencé donc j’ai postulé. Cela faisait 10 ans que je voulais m’inscrire. Et j’ai quitté la Thaïlande. Après de nombreux entretiens et tests culinaires, j’ai été retenu.

    Quels sont vos projets ?
    On souhaite ouvrir notre restaurant avec ma femme. Je rêve de pouvoir être chef de mon propre restaurant, faire ma cuisine. Peut-être en Bretagne… Un restaurant français avec des influences asiatiques, latinas en référence à ma femme, avec des produits locaux. J’ imagine une cuisine ouverte, pourquoi pas se faire servir les plats par les cuisiniers, quelque chose de chaleureux, une assiette gourmande.

    Que retenez-vous de l’expérience Top Chef ?
    C’est une expérience unique, pleine de rencontres avec des chefs prestigieux, c’est un retranchement de soi-même également. Si c’était à refaire, je le referai !

Article issu du n°
180
de Côtes d’Armor magazine

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