- Magazine Côtes d'Armor
Saint-André-des-Eaux. L’association Hameaux légers accompagne un habitat différent

Un hameau léger est un éco-hameau de six à douze logements, doté d’un bâtiment commun afin de mutualiser des espaces et équipements. Objectifs : réduire la surface et le coût des logements individuels ; favoriser les liens entre voisins et voisines, dans une démarche d'habitat participatif.
Le Hameau léger du Placis, à Saint-André-des-Eaux, accueille huit habitats réversibles, donc démontables, et des espaces communs (salle commune, buanderie, chambre d’amis…). En tout, quinze personnes se sont installées dans ce qui, au départ, devait être un lotissement classique.
Ossature en bois, isolation en paille : « Avoir un toit sur la tête, c’est la base pour le développement de chaque individu. Aujourd’hui, l’habitat pèse très lourd au niveau écologique à travers l’usage du béton, l’un de ses principaux polluants ; il pèse lourd sur le plan économique, car se loger est très cher. Enfin, nous sommes face à un logement qui a tendance à appauvrir le lien social. Avec des amis, retrace Xavier Gisserot, co-fondateur d’Hameaux légers, nous avons cherché des solutions. » A ces trois convictions s’en ajoute une autre, peut-être la moins dans l’air du temps : habiter sans spéculer.
Accompagner la création d'éco-centres
C’est ainsi qu’est évoquée la genèse de la création de l’association, dont le siège est situé dans l’éco-centre, à Saint-André-des-Eaux. En deux ans, les nouveaux et nouvelles habitantes ont construit leurs maisons – souvent en partie auto-construites, avec de l’entraide, clé de voûte de l’organisation – édifié le bâtiment commun, repris le café-concert-épicerie du village L’Eprouvette, et organisé 250 événements pour la seule année 2023.
L’entreprise est gigantesque, les démarches administratives lourdes (permis de construire, autorisations en tout genre…).
Pourquoi ne pas étendre l’association au plan national, pour modéliser une méthode d’installation et accompagner la création d’éco-hameaux, en partenariat avec les communes ? Aujourd’hui, vingt-neuf projets, à différentes étapes de leur mise en œuvre, sont accompagnés par l’association dont une large part en Bretagne.
Dans les Côtes d’Armor, des projets de hameaux légers sont en cours à Pabu (quatre foyers), Trémargat (huit foyers), Saint-Quay-Perros (neuf foyers), Binic-Etables-sur-Mer (neuf foyers) et Plouër-sur-Rance (six foyers).
En parallèle, l’éco-centre propose des week-ends de rencontres autour de la conception de hameaux, construction de yourte, coachings, ateliers low-tech...

Le festival des Palourdes, des portes ouvertes à la découverte et un éco-centre
Pour découvrir l’intense activité de Hameaux légers, trois dates :
- La 4e édition du festival Les Palourdes (« Parce qu’on aime les maisons pas lourdes ») du 29 mai au 1er juin à Saint-André-des-Eaux. Ce festival de l’habitat alternatif fait la part belle aux habitats différents. Rencontres, tables rondes, ateliers, et le soir, concerts, DJ-sets... Réservations prochainement ouvertes sur le site web de l'association. C'est l'occasion de visiter le hameau léger du Placis, l'Éco-centre de l'association et la commune de Saint-André-des-Eaux.
- Les portes ouvertes du hameau léger du Placis, le samedi 5 juillet de 10 h à 13 h ; et le samedi 4 octobre de 14 h à 17 h (inscriptions sur le site de l'association).
- L'Éco-centre, bureaux de l'association Hameaux légers et lieu de formations, est ouvert à la location des professionnel·les sensibles aux enjeux de la transition écologique (séminaires, réunions, formations, stages, ateliers). Les particuliers peuvent également contacter l'association pour découvrir les habitats réversibles, l'éco-lieu et son jardin naturaliste d'un hectare, ou bien faire étape lors d'un voyage à vélo le long des voies vertes.
Epicerie participative. Direction L’Éprouvette !
A L’Éprouvette, on innove et on expérimente. Rénovée pour 270 000 € par la commune, c’est « le » lieu de vie de Saint-André. Cette coopérative de huit personnes salariées et 200 sociétaires propose un bar, de la petite restauration, 250 événements par an, une salle de restaurant de 90 m², et surtout, une épicerie participative. Les sociétaires s’inscrivent deux heures par mois pour tenir la caisse, faire de la mise en rayon, etc. « C’est une réussite assez forte. Outre l’implication des gens, des producteurs de la commune y vendent leurs récoltes. Cela amène beaucoup de vie dans la commune », reconnaissent le maire et le co-fondateur de l’association.