Simon Helloco, dans le champ du cinéma

Simon Helloco (sur la droite), avec Théo Reynal, chef opérateur, sur le tournage de son dernier court-métrage Nous n’irons plus en haut. Crédit : DR
Simon Helloco (sur la droite), avec Théo Reynal, chef opérateur, sur le tournage de son dernier court-métrage Nous n’irons plus en haut. Crédit : DR

Il a été aussi tenace que son rêve... Originaire de Plouguenast, Simon Helloco, 28 ans, a toujours eu des envies de cinéma. Il y a mis un pied en 2015, et depuis, il trace sa route, serein et déterminé, entre le montage et la réalisation, entre Paris et sa terre natale.

  • C’était il y a 20 ans, à Plouguenast. Installé chez lui dans la maison familiale, le jeune Simon, alors âgé de 8 ans, insère une cassette VHS dans son magnétoscope. À l’écran, Edward aux mains d’argent de Tim Burton. « Tout d’un coup, j’ai compris que le cinéma m’accompagnerait toute ma vie », se souvient Simon Helloco. Une révélation qui ne restera qu’un rêve assez flou pendant toutes ses jeunes années, passées « très loin de l’univers du cinéma ». Sans trop savoir comment donner corps à passion, il intègre après son Bac l’IUT Info-Com à Lannion. L’horizon s’éclaircit après son Master Gestion culturelle, effectué à la Sorbonne, quand en 2015 il est embauché « un peu par hasard » à UniFrance, pour assurer la coordination du festival de cinéma MyFrenchFilmFestival. « C’est un peu l’école de cinéma que je n’ai pas faite, qui m’a permis de rencontrer beaucoup de producteurs, de réalisateurs... J’ai compris alors que j’avais un besoin viscéral de faire exister ce que je ressentais à travers des histoires. J’ai donc commencé à faire des films de mon côté...».

    L'équipe de Simon Le Helloco sur le tournage de Nous n'irons plus en haut, dans la campagne centre-bretonne. Crédit : DR
    L'équipe de Simon Helloco sur le tournage de "Nous n'irons plus en haut", dans la campagne centre-bretonne. Crédit : DR

    Drame familial dans la campagne centre-bretonne

    Eté 2019, été du grand saut, il se lance en tant que monteur indépendant, et en parallèle sort Hugo 18.30, co-réalisé avec James Maciver et produit par Les Films de l'Ermitage. Un premier court-métrage remarqué, qui sera sélectionné dans 17 festivals. Dans la foulée, il écrit Nous n’irons plus en haut, tourné cet été en sept jours dans son Centre-Bretagne natal, « ces terres aux paysages magnifiques, qui possèdent une vraie force... ». Un drame familial de 23 minutes, produit par Benjamin Bonnet de Mood Films Productions, qui met en scène deux frères de 8 et 12 ans (les costarmoricains Noé et Swann Vallée), livrés à eux-mêmes dans leur grande maison. En toile de fond, « un climat familial violent, le combat de l’enfant pour s’en extraire au risque de reproduire cette violence... ». Après la post-production de ce 2è court-métrage, le réalisateur envisage de revenir quelque temps sur les terres de son enfance, qu’il aime tant filmer, pour se ressourcer et écrire. « J’aime revenir ici régulièrement, j’y trouve de l’inspiration, et me verrais bien pour la suite alterner entre ici et Paris ».

    La maison dans laquelle a été tourné "Nous n'irons plus là-haut". En toile de fond de cette histoire, "un climat familial violent, le combat de l’enfant pour s’en extraire au risque de reproduire cette violence...", précise Simon Le Helloco. Crédit : DR
    La maison dans laquelle a été tourné "Nous n'irons plus là-haut". En toile de fond de cette histoire, "un climat familial violent, le combat de l’enfant pour s’en extraire au risque de reproduire cette violence...", précise Simon Helloco. Crédit : DR

    « Un métier de passion qui déborde sur ma vie »

    Sa vie, le cinéaste la partage désormais entre l’écriture, les montages pour des commandes, et des formations de cinéma qu’il assure un peu pour payer son loyer, mais surtout par conviction. « Quand j’étais jeune, j’aurais eu tellement envie qu’on me dise que c’était possible de vivre du cinéma, alors j’ai envie de dire aux jeunes qu’ils peuvent le faire, d’où qu’ils viennent, à force de détermination et de travail », raconte celui qui a grandi si loin de cette vie qu’il embrasse désormais à pleins poumons. Le transfert de classe, un sujet qu’il se verrait bien d’ailleurs porter à l’écran, pourquoi pas dans un long-métrage... Pour l’heure, cet admirateur d’Annie Ernaux, Stanley Kubrick, ou encore Christophe Honoré, dont le parcours l’inspire tant, mène une vie trépidante, « mange souvent des pâtes en fin de mois », mais peu importe. « Faire du cinéma est vital pour moi... Je fais un métier de passion qui déborde sur ma vie, et me sens aujourd’hui pleinement à ma place ».

Article issu du n°
177
de Côtes d’Armor magazine

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