
Julie Bresset revient sur son aventure olympique
C’est une journée qu’elle n’est pas prête d’oublier ! Le 11 août 2012, la vététiste plœucoise Julie Bresset décrochait l’or aux Jeux Olympiques de Tokyo. A l’approche des Jeux de Paris, elle a accepté de revenir avec nous sur ce moment unique.

Julie, voilà déjà 12 ans que vous avez remporté votre médaille d’or aux Jeux de Tokyo ! Vous nous racontez ?
Pour moi, c’est comme si c’était hier ! Remporter ce titre olympique, c’était vraiment magique. C’est le summum, ça dépasse tout ! Cette course, c’est vraiment hors cadre. Pourtant, on a le même vélo, les mêmes concurrentes que sur d’autres épreuves… mais l’ambiance et l’ampleur de l’événement font que ça rend la course vraiment impressionnante. C’était un tourbillon à l’arrivée et beaucoup d’émotions.
Dans quel état d’esprit étiez-vous arrivée à Tokyo ?
J’étais très sereine ! J’avais fait une préparation optimale et je suis arrivée dans l’état de forme que j’espérais. Ça m’a enlevé une certaine pression ! Avec le recul, je me dis que ma prépa avait juste été parfaite. La période de sélection est souvent compliquée à gérer, car il faut être performant pour assurer sa qualification, mais il ne faut pas non plus cramer toutes ses cartouches avant les Jeux. De mon côté, tout s’était passé exactement comme je le voulais : j’avais gagné les manches de Coupe du monde que je voulais gagner, mais j’avais levé le pied sur d’autres pour ne pas arriver aux Jeux avec le statut de favori.
Il n’y a vraiment eu aucune pression ?
Bon, c’est vrai qu’en arrivant au village olympique et en recevant mon accréditation, il y a eu un peu de stress pour moi. J’ai trouvé ça tellement grand ! C’est magnifique, hein, mais tout est surdimensionné et je ne me sentais pas très à mon aise. Je me rappelle de la salle de repas… Il fallait faire des mètres pour aller manger, il y avait presque toutes les nourritures du monde ; ça me coupait presque l’appétit ! C’est ça aussi la grandeur olympique. Il faut faire attention à rester concentré car il y a des distractions partout : des salles de jeux vidéos, un centre commercial, des salons de coiffure… Heureusement, nous avions fait le choix de quitter le village olympique deux nuits avant la course, et c’était très bien pour se recentrer avec le staff.
Comment vous sentiez-vous au moment de rejoindre la ligne de départ ?
J’avais très bien dormi, j’avais hâte. J’étais dans un état de sérénité et de forme que je n’avais jamais connu avant. En plus, j’avais vraiment adoré le parcours lors des reconnaissances. J’avais envie de m’amuser.
Comment avez-vous vécu la course ?
Avec le recul, je me dis que j’ai vraiment réussi à me transcender. J’étais presque en état d’hypnose, tellement j’étais concentrée. Je me rappelle des petits détails, comme le fait de ne pas réussir à voir mon entraîneur mais de l’entendre dire « Allez, c’est maintenant ! ». J’en ai encore des frissons. Et puis après, c’est la ligne d’arrivée et là, vraiment, on débranche. J’ai regardé le public, plus ou moins repéré ma famille et j’ai vu mon petit frère me tendre le drapeau. Je me souviens que je me suis tapé la poitrine, pour dire « C’est moi ! » : c’est des choses que j’ai fait comme ça, à l’instinct. Cette ligne, elle était complètement folle. C’était inoubliable.
Et après ?
Après, j’ai appris des trucs improbables, par exemple que j’avais roulé avec mon mulet* car mon cadre était cassé. Personne ne m’avait rien dit et heureusement car j’aurais paniqué. Et puis, il y a le retour en Côtes d’Armor, où j’ai eu un accueil incroyable. À la gare de Saint-Brieuc, c’était tapis rouge ! Ça m’a fait chaud au cœur car j’ai bien senti que c’était naturel, sans chichis ! L’accueil dans mon village à Ploeuc, c’était aussi un grand moment. Je garde ça dans mon histoire olympique. Il y a eu beaucoup de partage avec les gens et ça, pour moi, c’est le plus beau. Sans le partage, la médaille aurait moins de valeur.
*VTT monté avec deux roues de tailles différentes
Les JO en France cette année, c’est une chance pour nos athlètes ?
Ça rajoute une motivation, c’est sûr. Le public sera majoritairement français et ça, ça va les booster énormément. Après, ça peut être stressant pour certains mais moi je trouve que c’est vraiment une force en plus.
Vous y serez ?
Je suis invitée par le comité olympique donc oui, j’irais voir le VTT et faire un tour au club France pour rencontrer les athlètes !
L'interview de Xuefei Qi
Xuefei Qi est une joueuse professionnelle de badminton de 32 ans, qualifiée pour les jeux olympiques de Paris en simple dame. D’origine chinoise, elle a obtenu la nationalité française en 2019 et est licenciée au club de Rostrenen depuis 2014. Nous l’avons interrogée entre deux tournois.

Quel est votre lien avec la Bretagne, et plus particulièrement Rostrenen, dans les Côtes d'Armor ?
En 2014, j’arrivais de Chine pour disputer quelques matchs d'interclubs à Rostrenen. Je m’y suis finalement installée et ai rejoint le Bad'ClubRostren, le club local. Aujourd’hui, je vis toujours en Bretagne avec mon mari (à Brest), mais avec les nombreux tournois, je rentre moins souvent puisque je m’entraîne beaucoup à Paris. Quand je rentre, je profite de la nature qui m’entoure, de la mer, et aussi des crêpes et des huîtres, mes péchés mignons !
Qu'avez vous ressenti lorsque vous avez appris votre qualification pour les Jeux de Paris 2024 ?
J’étais très contente bien sûr ! D’autant que l’année a été compliquée avec ma blessure au pied aux championnats d’Europe. J’ai donc raté plusieurs tournois et mentalement, c’était compliqué. Mais le pôle médical qui me suit à la fédé et à l’INSEP a été très présent, et nous avons trouvé des solutions pour soigner ce corps usé (rires).
Quel objectif visez-vous pour les jeux de Paris ?
Je vais tâcher de sortir de ma poule en ayant disputé des matches intéressants contre de grands joueurs. Et comme c’est en France, j’ai encore plus envie de montrer mon meilleur niveau au public français !
Contacts
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Conseil départemental des Côtes d'Armor
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