Des collégiens créent leur mini-entreprise

Ethan, Lise, Estelle, Amandine, et Kassandra s’affairent sur l’un des ateliers du jour de l’entreprise You’re Box. Photo : Thierry Jeandot

Au collège Paul-Eluard de Mûr-de-Bretagne, 15 collégiens ont créé leur mini-entreprise éco-responsable. Parmi les objectifs de ce projet soutenu par le Département, initier les élèves au fonctionnement d’une entreprise, développer l’autonomie des jeunes, et pourquoi pas, révéler des talents.

  • 13h15, un lundi de février. Nous sommes dans l’antre de l’entreprise You’re Box, située dans une salle du collège Paul-Eluard de Mûr-de-Bretagne. Lise, la Pdg, nous explique : « Notre projet consiste à réaliser des Box, que nous mettrons à la vente, avec des matériaux recyclés, avec à l’intérieur de chacune des objets que nous fabriquons nous-même. Il y aura un trieur à papier en forme de hérisson conçu à partir de vieux manuels scolaires, des petites bouillottes sèches, des papiers pour la construction d’origamis, et un marque-page ». On l’aura compris, You’re Box n’est pas tout à fait une entreprise comme les autres : notre Pdg et ses 15 collaborateurs sont tous scolarisés en 3è dans ce collège, qui met en œuvre pour la première fois ce projet de mini-entreprise, inscrit dans le cadre du dispositif national Entreprendre pour Apprendre, également en cours dans les collèges publics de Plouha et de Corlay.

    Un collectif fort pour une organisation rodée

    Depuis le début de l’année scolaire, nos 15 collégiens se retrouvent donc tous les lundis et vendredis pendant 45 minutes pour faire avancer leur projet, encadrés par leurs professeurs Yann Duchaffaut et Louise-Anne Le Gac. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que dans cette entreprise organisée en ateliers, chacun dans ses fonctions met du cœur à l’ouvrage. Sur une table, Ethan, Estelle, Amandine  et Kassandra, respectivement responsables environnement et production, secrétaire et DRH, s’affairent sur le découpage des tissus des futures bouillottes. Plus loin, Dounia, responsable design marketing, retravaille le logo de leur entreprise, pendant que Yoann et Jérémie, les responsables de l’informatique et de l’étude de marché, finalisent le site Internet sur lequel « les gens pourront découvrir les notices des origamis, en version écrite ou vidéo ». Une vraie ruche qui s’active le plus sérieusement du monde, et pour cause, les Box devront êtres prêtes à la vente d’ici la sortie du site, prévue le 20 mars. « 20 % de nos bénéfices devront aller à une association. Avec les 80 % restants, nous espérons organiser une sortie avec nos professeurs », précise la Pdg.

    « Ils se sentent valorisés dans leur fonction »

    Nous l’avons dit, l’affaire est sérieuse : les 15 collégiens candidats ont dû se soumettre à une procédure classique de recrutement, à savoir préparation d’un CV et d’une lettre de motivation, suivi d’un entretien avec une professionnelle du recrutement, qui a pu identifier les potentiels de chacun. Près de six mois après le début du projet, les premiers constats semblent très positifs. « En leur lâchant la bride, nous constatons qu’ils gagnent vraiment en autonomie. Ils apprennent à s’écouter et à s’entraider », remarque Yann Duchaffaut. « Ce projet, c’est leur bébé. Ce sont eux qui en sont à l’origine, ils ont donc un sentiment d’appartenance fort et se sentent valorisés dans leur fonction, poursuit Servane Jan, principale. Dans ce groupe très hétérogène, certains, en difficultés scolaires, se révèlent ». En point d’orgue, le salon régional Entreprendre pour apprendre, prévu le 20 mai à Saint-Brieuc, où les collégiens devront présenter leur projet. « Un temps précieux aussi pour développer des compétences orales et apprendre à structurer un discours », poursuit Servanne Jan. « Et ensuite, nous devrons liquider notre entreprise », conclut notre Pdg.

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Article issu du n°
174
de Côtes d’Armor magazine

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