Pour le 80e anniversaire de l’exécution de sept jeunes résistants de Plouaret, la commune, le collège public et l’Ehpad se mobilisent sous la houlette de la compagnie La Bao Acou. Un groupe d'élèves du collège jouera ce samedi 8 juin à 15 h dans la salle Ti Jean Foucat de Plouaret, en présence des résidentes et des résidents de l'ehpad.

  • La compagnie La Bao Acou, et tout particulièrement l’artiste Camille Le Jeune, native de Plouaret et très impliquée, a proposé à la commune, avec la médiathèque Yves-et-Renée-Chauvel, de mener un travail artistique impliquant des élèves du collège François-Marie-Luzel, des habitantes et des habitants, dont des personnes âgées de l’Ehpad Melchonnec. 
    Baptisé Résistances ! ce projet vise deux objectifs : un travail mémoriel dans la perspective du 80e anniversaire de l’exécution de sept jeunes résistants plouarétais ; et un travail sur la société contemporaine, alors que les extrémismes chahutent la démocratie.
    En parallèle, le collège François-Marie-Luzel mène un projet en lien avec cet anniversaire. Une création théâtrale autour de la résistance mobilise la comédienne Camille Le Jeune, un groupe d’élèves du collège ainsi que des personnes âgées, résidant ou non à l’Ehpad.

  • Un spectacle en mai 2024

    Outre la comédienne, Cécile Mangin et Benoît Schwartz, qui ont co-fondé la compagnie La Bao Acou, assureront la coordination du projet qui donnera lieu à un spectacle joué en mai 2024. À la fin de l’année, ce travail créatif sera notamment présenté sous la forme d’un spectacle en extérieur et à l’Ehpad. 
    « Chaque séance de travail est un tout, une entité à part entière, expose Cécile Mangin, cofondatrice de La Bao Acou. Le chemin est plus important que le but du voyage. » Reste que « cela demande aux élèves de s’engager et d’être à l’écoute de ce qui jaillit pour bâtir », complète Camille.

  • « Pas de corps, pas de théâtre ! »

    « C’est un projet qui associe jeunes et vieux, insiste Cécile Mangin. Comment s’incarne-t-on dans cette vie ? S’il n’y a pas de corps, il n’y a pas de théâtre ! » 
    « Qu’est-ce que la résistance ? s’interroge Benoît Schwartz. C’est être contre ? Ou est-ce que cela peut constituer quelque chose de positif ? » 
    L’intérêt de ce très ambitieux travail partagé entre les générations vise à alimenter la création en confrontant des souvenirs et des réalités. « Il s’agit de mettre en résonance la notion de résistance et ses différentes formes, hier et aujourd’hui, par exemple en croisant les souvenirs des personnes âgées de la commune, et le présent des jeunes dans le monde d’aujourd’hui », conclut Camille. Rendez-vous du 23 avril au 8 mai 2024 à Plouaret. Au programme, expositions et causeries à la médiathèque, spectacle en extérieur et à l’Ehpad Melchonnec.

  • Sous le regard de Lucille Ségala, l'une des artistes qui accompagne le projet, les élèves expérimentent la résistance. Crédit : Thierry Jeandot

     

  • Cela fait tout juste 80 ans

    7 mai 1944, Ploufragan. Sept jeunes Plouarétais de 17 à 23 ans sont exécutés au camp de manœuvre des Croix, à Ploufragan. Enterrés une première fois, ils sont ensuite déterrés et jetés dans une fosse commune dans la forêt de L’Orge, au sud de Saint-Brieuc. 
    Retour sur les faits : en pleine occupation allemande, un train déraille sur l’axe Brest / Rennes. Sept jeunes hommes de Plouaret sont mis en cause. Ils sont arrêtés le 23 avril 1944, emprisonnés et torturés à Plouaret, puis jugés par le tribunal militaire, à Belle-Isle-en-Terre. Aujourd’hui, leurs corps reposent côte à côte au cimetière de Plouaret.
    Membres du groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP) « La Marseillaise » de Plouaret, ils s’appelaient Auguste Pastol, Pierre Menou, Léon Le Guerson, Auguste Le Pape, Eugène Daniel, Arsène Faujouron et Joseph Hénaff.

  • Avec des mots

    Où cette envie, cette motivation à participer à Résistances !, prend-elle sa source ? Les élèves témoignent : 

    • « Mon père a une arme de guerre, avec une baïonnette. » Elouan 
    • « Découvrir quelque chose de nouveau. » Léane 
    • « Le théâtre est une bonne idée pour vaincre la peur en public. » Eline 
    • « Résister, c’est défendre nos idées, nos principes. » Carmen 
    • « La résistance, c’est résister au nom de causes qui m’intéressent : le féminisme, la protection de l’enfance, la cause animale… la souffrance sous toutes ses formes. » Maïwenn
    • « On résiste pour des droits, des idées, à la pression. » Nolwenn

Contacts