Accueil familial. Le Conseil départemental recrute

De son métier comme accueillante de personnes adultes et handicapées, c’est peu dire qu’Annick Bouvrais est engagée. « Il faut aimer les gens, aimer être chez soi, avoir de la patience, une bonne compréhension des problématiques des personnes accueillies, être organisée… ». En plus d’un quotidien chargé, elle se forme en suivant une session thématique par an, et en participant aux groupes de parole trimestriels avec ses pairs, une offre proposée par le Conseil départemental.
La Direction des personnes âgées / personnes handicapées (DPA/PH) compte 111 travailleuses et travailleurs indépendants accueillant 228 personnes (dont 17 de manière temporaire). 162 personnes en situation de handicap et 28 personnes âgées sont ainsi accueillies de manière permanente. Les agréments – valables 5 ans, pour 3 personnes maximum – et la formation initiale de ces familles, font partie de ses missions obligatoires.

La rémunération, encadrée par le Département, est assurée directement par les personnes accueillies. Le montant de ces indemnités est compris entre 840 et 1 200 € nets par mois et par résident ou résidente, selon leur degré d’autonomie.
A cette somme s’ajoutent deux forfaits distincts : le premier de 20,50 € par jour et par personne, soit 625,25 € par mois, pour les frais d’entretien (alimentation, eau, chauffage...) ; le second de 207,10 € par mois pour la mise à disposition d’une chambre. Les accueillantes et accueillants familiaux cotisent pour la retraite et la maladie, mais pas pour le chômage.
Par ailleurs et depuis 2019, le Département propose le financement des remplacements (forfait de 100 € par an et par personne accueillante) pendant les sessions de formation. 
Les congés payés sont intégrés à la rémunération, à hauteur de 10 %. « Il faut s’accorder des plages de répit et des vacances pour tenir le coup », reconnaît Annick Bouvrais. 

« L’accueil d’une seule personne ne permet pas d’en vivre, constate Caroline Mérian, des services du Conseil départemental. Il est préférable d’accueillir trois personnes. » Les services départementaux sont également susceptibles de prévoir des contrôles. « Ils sont de deux natures, poursuit la professionnelle : soit de l’évaluation des pratiques, et pour ces contrôles, nous prévenons deux ou trois jours avant ; soit des contrôles inopinés sur signalement. Nous y sommes particulièrement sensibles. En 2022 par exemple, nous avons fait quatre contrôles inopinés et avons retiré deux agréments. »

Pour Véronique Cadudal, vice-présidente du Département déléguée à l’autonomie, « l’accueil familial est une formidable alternative à l’hébergement collectif lorsque le maintien à domicile n’est plus possible. Je salue l’engagement et la solidarité de celles et ceux qui s’engagent dans cette voie et permettent aux personnes accompagnées de maintenir un lien social au coeur de la vie locale, au sein d’une famille. »
Si l’accueil familial est historiquement bien implanté dans les Côtes d’Armor, à partir de l’accueil historique d’anciens commis de ferme, il n’en reste pas moins que les accueillantes et accueillants vieillissent, et que leur nombre est en diminution constante depuis quelques années.