Sport

Christelle Courtois s'épanouit dans le sport adapté

A quelques jours des championnats de France para-athlétisme adapté de Vichy, Christelle Courtois, championne de France 2020 dans sa catégorie, aborde ses derniers entraînements au stade du Prieuré, à Guingamp (photo DR)..
A quelques jours des championnats de France para-athlétisme adapté de Vichy, Christelle Courtois, championne de France 2020 dans sa catégorie, aborde ses derniers entraînements au stade du Prieuré, à Guingamp (photo DR).

Plus de 600 personnes sont licenciées en sport adapté dans les Côtes d'Armor. Parmi elles, Christelle Courtois raconte son parcours et le plaisir qu'elle prend à la pratique du javelot au Trégor Goëlo athlétisme. Parents d'enfants ayant un handicap mental ou psychique, ou adultes dans le même cas, ils et elles sont nombreux à rechercher un club.

  • "J'aime le javelot, car c'est un sport très technique", apprécie Christelle Courtois, 37 ans, en section sport adapté au Trégor Goëlo athlétisme. A quelques jours des championnats de France para-athlétisme adapté qui ont eu lieu à Vichy les 2 et 3 juillet (1), la championne de France 2020 dans sa catégorie aborde ses derniers entraînements au stade du Prieuré, à Guingamp.

    Marie-José Camard, son entraîneuse et également présidente du club, rectifie une position, donne les derniers conseils, et ne cache pas sa fierté devant les bons résultats obtenus par ses champions et ses championnes, notamment en sport adapté.

  • "En sport adapté, il y a de la compétition"

    Christelle a plusieurs fois été médaillée en région et au national pour ses performances au javelot.
    Christelle a plusieurs fois été médaillée en région et au national pour ses performances au javelot.
    Christelle a plusieurs fois été médaillée en région et au national pour ses performances au javelot.

    Ouvrière dans la légumerie de l'Etablissement et services d'aide par le travail (Esat) à Plouisy, Christelle Courtois a pratiqué le tennis de table pendant plusieurs années avant de choisir le javelot. "J'ai abandonné le tennis de table parce que j'étais mal accompagnée, précise-t-elle. Mon copain faisait du demi-fond et je venais avec lui aux compétitions. C'est comme ça que je me suis mise à l'athlétisme !"

    "En sport adapté, il y a de la compétition, du dépassement de soi et des autres. On a de très bons compétiteurs, dont certains sont au pôle France athlétisme", souligne Sabrina André, éducatrice sportive en activités adaptées au Comité départemental de sport adapté.

    Compétition, dépassement de soi et des autres : voilà qui parle à Christelle. "Je teste un peu le poids en ce moment, car il paraît que j'ai de la force, s'amuse-t-elle. Mais je mise sur une médaille en javelot aux prochains championnats de Vichy ! (2)"

    Elle reconnaît que l'athlétisme est pour elle une source de bien-être : "Je sors, je vois du monde, je suis dehors… en fait, je suis comme les autres."

    Une récente anecdote l'a marquée : "La semaine dernière, des poussines de CM1 ou CM2 sont venues me demander ce qu'était le sport adapté. J'étais contente qu'on ose me le demander, car mon handicap ne se voit pas. J'ai pu répondre qu'on avait besoin de davantage d'encadrement et de soutien."

  • Un encadrement très soutenu

    Dernier entraînement avant les championnats de Vichy. Marie-José Camard rectifie un geste, une position (photo DR).
    Dernier entraînement avant les championnats de Vichy. Marie-José Camard rectifie un geste, une position (photo DR).
    Dernier entraînement avant les championnats de Vichy. Marie-José Camard rectifie un geste, une position (photo DR).

    Sabrina André et Marie-José Camard sont d'accord : "Nos sportifs adaptés ont besoin d'assurance, de réassurance, tout le temps. Ils ont besoin d'un encadrement très soutenu, évidemment encore plus bienveillant que pour tout sportif. Ils nécessitent beaucoup d'attention, sur le terrain mais aussi à distance."

    Marie-José évoque les multiples courriels, textos ou appels téléphoniques de ses poulains, pour une inscription au club trois mois avant la date, pour repréciser un horaire, un lieu d'hébergement… "C'est un énorme investissement", reconnaît-elle.

  • "J'ai besoin de me mettre dans ma bulle"

    Christelle entame sa course d'élan sur le tartan, ralentit pour attaquer son pas croisé, place son javelot contre sa tempe, bien dans l'axe, et catapulte son engin. "Avant une compétition, il y a toujours le petit stress, dit-elle. J'ai besoin de me mettre dans ma bulle, d'être rassurée pour être concentrée."

    Pour cela, intervient Sabrina, "elle a ses petits rituels d'échauffement, montée de genoux, talon-fesse…". Christelle fouille dans son volumineux sac de sport et exhibe un pense-bête écrit et dessiné de la main de son entraîneuse, maintes fois plié et déplié :"C'est mon grigri, explique-t-elle. Tous mes échauffements sont indiqués là par Marie-Jo. Cela fait des années que je l'ai avec moi !"

    (1) Cette interview a été donnée le 23 juin.
    (2) Lors des championnats à Vichy, les 2 et 3 juillet, Christelle a décroché son deuxième titre de championne de France de javelot dans sa catégorie, avec un lancer de 13,95 m.

    Lire également p 33 dans Côtes d'Armor magazine 182

  • Ne pas confondre "sport adapté" et "handisport"

    De gauche à droite, Marie-José Camard, entraîneuse et présidente du Trégor Goëlo athlétisme ; Sabrina André, éducatrice sportive au Comité départemental de sport adapté ; et Christelle Courtois (photo DR).
    De gauche à droite, Marie-José Camard, entraîneuse et présidente du Trégor Goëlo athlétisme ; Sabrina André, éducatrice sportive au Comité départemental de sport adapté ; et Christelle Courtois (photo DR).
    De gauche à droite, Marie-José Camard, entraîneuse et présidente du Trégor Goëlo athlétisme ; Sabrina André, éducatrice sportive au Comité départemental de sport adapté ; et Christelle Courtois (photo DR).

    "La confusion entre le sport adapté et le handisport est fréquente, regrette Sabrina André, éducatrice sportive en activités adaptées au Comité de sport adapté des Côtes-d'Armor. Le handisport est destiné aux personnes en situation de handicap moteur, alors que le sport adapté concerne les personnes ayant un handicap mental ou psychique."  
    Beaucoup de familles cherchent des activités physiques pour leurs enfants. Bien souvent, les clubs classiques ne se sentent pas équipés pour accueillir ces personnes.
    Les éducateurs du Comité départemental de sport adapté peuvent les orienter :

    En France, la Fédération française de sport adapté dénombre 64 000 licenciés et licenciées, dont 3 300 en Bretagne et 615 dans les Côtes-d’Armor.

    Contact. cdsportadapte22@gmail.com
    06 30 12 88 66 ou 02 96 76 25 32

Article issu du n°
182
de Côtes d’Armor magazine

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