Les mammifères

D'après l'atlas des mammifères de Bretagne par le Groupe Mammalogique Breton, les Côtes d'Armor comptent 57 espèces de mammifères sur les 62 présentes sur le territoire régional. Vingt trois espèces sur les vingt huit considérées comme patrimoniales (espèces déterminantes pour la création des Znieff) sont présentes dans le département.

Parmi celles-ci, des micromammifères (Crossope aquatique, Crocidures leucode et des jardins), des Chauves souris (Grands et Petits Rhinolophes, la Grande noctule, la Noctule de leisler, le Grand murin et le Murin d'Alcathoé) et des mammifères semi aquatiques (Loutre d'Europe).

D'autres méritent également une attention particulière et sont considérées comme remarquables pour la région ou caractéristiques de milieux naturels en bon état de conservation. Nous pouvons citer à titre d'exemple la Barbastelle, le Murin de Bechstein (chauves souris) et le Campagnol amphibie, la Loutre ou le Putois. Ces espèces sont au nombre de 25 dans le département sur les 29 que comptent le région.

Au vu des effectifs ou de la distribution des espèces sur le territoire départemental, les Côtes d'Armor porte une responsabilité majeure à l'échelle régionale pour :

  • La Loutre où le département constitue un bastion national (avec le Finistère) en terme de noyau de population. A ce titre, les Côtes d'Armor sont occupés à plus des 2/3 du territoire et la colonisation progresse encore actuellement, notamment à l'Est.
  • Le Petit Rhinolophe, le Murin à oreilles échancrées et le Grand Rhinolophe avec plus de 5 % de l'effectif national tant en gîte d'hibernation que de reproduction.
  • Le Muscardin où près du tiers des données bretonnes sont localisées sur le département. 

Les habitats remarquables en particulier pour les mammifères présentant un enjeu de conservation sont les secteurs forestiers avec des îlots de vieilles futaies feuillues et un maillage bocager bien conservé en périphérie, les ensembles de prairies naturelles, de landes et tourbières étendues (têtes de bassins versants), le bâti et les souterrains (non soumis à dérangement) pour les gîtes de reproduction et d'hivernage des chauves souris.

Plusieurs secteurs à forts enjeux de conservation sont présents sur le territoire.

Sur l'intérieur du Département :

  • Les grands ensembles forestiers des forêts de Lorge, de Loudéac et de Quénécan, en particulier pour les Chauves souris forestières (Barbastelle, Murin de Bechstein, Murin de Natterer et d'Alcathoé)
  • Le massif granitique de Quintin, les contreforts des Monts d'Arrée où convergent les têtes de bassins versants du Léguer, de l'Hyères, du Blavet et du Trieux. Ces zones sont stratégiques pour la Loutre et présentent encore un bocage bien conservé avec de nombreux milieux favorables aux espèces semi aquatiques (Crossope, Campagnol amphibie)
  • L'ensemble naturel rattaché au complexe des Montagnes Noires (Rostrenen, Glomel)
  • L'arc forestier compris entre le massif de Beffou, Coat an Noz, Avaugour Bois Meur, Coat Liou, Malaunay et Keraufret
  • Le secteur du Méné (Langourla, St Vran), notamment pour les Chauves souris (Grand Murin & Petit rhinolophe en particulier), la Loutre et le Muscardin
  • Les vallées du Douron, du Yar et du Rozambo et Roscoat) pour l'importance des populations chauves souris prioritaires (Grand et Petit rhinolophe) et les mammifères semi aquatiques.
  • Le cap Fréhel, notamment pour le Grand Rhinolophe

Sur le littoral, 3 secteurs se dégagent plus particulièrement, notamment par la présence de gîtes pour les chauves souris :

  • La côte de Granit rose et la baie de Perros guirrec (Grand rhinolophe)
  • La Côte de Goëlo de Trémuson à Plouha (Grand et Petit rhinolophe)
  • L'estuaire de la Rance (Murin à oreilles échancrées et Grand murin et Grand rhinolophe)

Source : Groupe Mammalogique Breton

Les Côtes d'Armor compte 135 espèces ayant fourni des indices de reproduction sur la période 2004-2008. A l'échelle régionale, il s'agit du département le moins "riche" (valeur comprise entre 135 et 159), en partie lié au fait que certaines espèces méridionales ne s'y reproduisent pas (ex : guêpier d'Europe) et à l'absence ou à la faible présence d'habitats spécifiques à certaines espèces (ex : zones humides de grande dimension et étangs pour les anatidés). Le Fou de Bassan est la seule espèce exclusive du département à l'échelle régionale et possède la quasi-totalité de l'effectif national.

La richesse spécifique par maille (carrés de 10 km de coté) en Bretagne est évaluée à 56 espèces. Une seule maille en Côtes d'Armor dépasse les 80 espèces (Trégor, secteur de Lézardrieux), les  secteurs possédant le nombre d'espèces le plus élevé étant situés pour la Bretagne sur le sud du Morbihan et de l'Ille et Vilaine.

Parmi les 73 espèces menacées inscrites sur la liste rouge nationale, 17 ont été relevées dans le Département. Nous pouvons citer en particulier la rarissime Sterne de Dougall, le Pingouin Torda pour les espèces marines, le Pipit farlouse, le Gobe mouche gris, le Courlis cendré sur l'intérieur.  D'autres espèces considérés comme quasi menacées méritent d'être citées comme la Fauvette grisette, le Pouillot fitis et le Bruant jaune.

Les espèces à forts enjeux de conservation se situent principalement pour l'intérieur du département sur les "contreforts" des Monts d'Arrée (Est de Callac), des Montagnes Noires (Sud de Rostrenen, Glomel), le massif granitique de Quintin (landes et formations forestières au Sud de Guingamp), et pour le littoral, sur la Côte trégoroise, la baie de St Brieuc et le secteur d'Erquy/Fréhel jusqu'à St Jacut de la Mer. Les principaux sites d'importance sont l'archipel des Sept Îles, les îlots du Trégor, les falaises de Plouha et du Cap Fréhel)

En terme d'effectifs concernant ces espèces à forts enjeux de conservation, le département présente une forte responsabilité pour les Sternes de Dougall et Caugek, les alcidés (Macareux moine, Pingouin torda, Guillemot de troïl), le Fou de Bassan et le Puffin des anglais.
En terme de milieux naturels présentant les plus forts enjeux pour l'avifaune menacée, les landes, tourbières et prairies humides, les milieux littoraux (îlots rocheux, cordon de galets, falaises, estuaires) et zones humides au sens large accueillent les plus fortes proportions d'espèces figurant sur la liste rouge nationale. En effet, sur les 21 espèces en régression à l'échelle régionale, 14 nichent dans les prairies humides, les roselières, les landes humides ou les tourbières. Ces espèces souvent à plus faible densité de couples par ha, nécessitent de grandes étendues, à l'image du Courlis cendré sur les landes intérieures.

Les enjeux de connaissance :

  • Maintien de l'effort de connaissance concernant les oiseaux marins nicheurs (alcidés, sternes, Fou de Bassan…)
  • Amélioration de la connaissance (notamment par évaluation de l'abondance, méthode d'estimation des densités de nicheurs pour estimer la taille des populations sur les secteurs à enjeux) sur :
  • Les espèces menacées sur les milieux intérieurs, notamment de landes, tourbières et zones humides au sens large
  • Les espèces exigeantes en terme d'habitats forestiers (ex : Pouillot siffleur) ou bocagers (Bruant jaune)
  • Evaluation des mesures agro-environnementales.

En terme de secteurs à fort enjeux de conservation :

  • Secteur du littoral trégorois (îles et îlots) en particulier pour les oiseaux marins nicheurs
  • Contreforts des Monts d'Arrée en particulier pour les oiseaux inféodés aux landes, prairies naturelles humides, bas marais et tourbières
  • Marais littoraux du Trégor en terme d'effectifs nicheurs de fauvettes aquatiques et d'effectifs hivernants (dortoirs de Bruant des roseaux)
  • Secteur du Méné en particulier pour les oiseaux inféodés aux landes, bas marais et tourbières et zones bocagères
  • Rives du lac de Guerlédan (Grand Corbeau, Faucon pèlerin), forêt de Quénecan pour les oiseaux forestiers

Source : Groupe d'Etudes Ornithologiques des Côtes d'Armor

bruant jauneengoulevent d'europefauvette pitchou Locuste tâchetéeMésange noirePic mar pipit farloussepouillo siffleursterne caugek Sterne pierregarin

2 148 espèces (de 23 ordres différents) ont été inventoriées sur le territoire costarmoricain.

Les araignées, les coléoptères et les papillons représentent le nombre de données collectés le plus important ainsi qu'en nombre d'espèces, avec respectivement 475, 544 et 386 taxons inventoriés. Bien qu'il soit illusoire de vouloir réaliser un inventaire exhaustif des espèces présentes en Bretagne, le GRETIA estime à plus de 11 000, le nombre de taxons présents sur le territoire régional.

Le département des Côtes d’Armor est caractérisé par un réseau hydrographique important qui marque et structure l’identité paysagère du territoire.

Les cours d’eau des Côtes d’Armor sont majoritairement des rivières d’eaux vives (6 600 km) dites salmonicoles puisque caractérisées par la présence de populations de truite fario. Ces milieux sont constitués pour partie d'habitats naturels patrimoniaux parmi lesquels les rivières à renoncules ou les chaos granitiques. Au-delà des poissons, ces habitats hébergent un grand nombre d’espèces remarquables inféodées aux milieux aquatiques comme la Loutre d’Europe, la Musaraigne aquatique, la Mulette perlière, l'écrevisse à pattes blanche, l'Agrion de mercure, Trichomanes spéciosum).

Contacts

  • VivArmor Nature

    18 C Rue du Sabot
    22440 Ploufragan