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Art Rock : nos coups de cœur
Avant de remettre le couvert ce week-end, pour des concerts fiévreux qui s’annoncent sous les meilleures auspices, nous vous proposons un petit coup d’oeil dans le rétroviseur, avec nos trois coups de cœur du week-end passé, les bien-nommés Miossec, Thylacine et Sébastien Tellier !
Sébastien Tellier, gourou en paillettes de l’électro-pop psychédélique
Complètement remisé au placard ce puant Covid, dès lors qu'arrive sur scène le gourou de l’électro-pop psychédélique, qu’on imagine volontiers immunisé depuis sa naissance sur une planète bien lointaine. Cheveux longs rebelles, barbe caverneuse, veste à sequins, lunettes noires, Sébastien Tellier, silhouette de géant, manie le sublime et le minable dans un entre-deux qui n’appartient qu’à lui, entre une cigarette à la Gainsbourg et une blague potache.
Pendant une heure, limbé dans une lumière sous acide, cet espèce de Christophe aux mots bleus coincé dans le corps d’un Sébastien Chabal, balance entre nonchalance et grandiloquence les titres de ses albums-concept, pour un public acquis à la cause de sa musique enivrante. L’air de ne pas y toucher, il mène son monde à la baguette. C’est simple et efficace, on s’assoit quand surgissent des mélodies hypnotiques et sensuelles comme L’amour et la violence, et on se dresse comme un seul homme, ou une seule femme, au choix, quand s’élèvent ces rythmes face auxquels le commun des mortels ne peut plus que danser. Un genre de gourou, on vous disait. SP
Thylacine : un loup tout doux
Masqués, enfermés… mais debout ! Lors de l'édition d'Art Rock 2016, Thylacine avait fait une entrée remarquée par des pré-ados en folie, serrés dans la cour Saint-Esprit à l'Hôtel du Département. C'est devant un public qui a pris de la bouteille à la vitesse de l'éclair que l'Angevin a assuré au Petit théâtre dimanche 5 septembre à l'heure de l'apéro (du soir). "Vous pouvez vous lever, a-t-il lancé à la cantonade. Nous avons été assis assez longtemps !" Dans un parfait élan d'ensemble, un public avide de musique, de rêve et de mouvements s'est levé, saisissant cette belle occasion de libérer son énergie et ses bonnes ondes.
Ce loup de Tasmanie (Thylacine), accompagné du pianiste Bravin Karunanithy, est un voyageur infatigable qui a tiré des merveilles de ses périples au long cours. Lui aussi a dû rester de longs mois assis - crise sanitaire oblige – contraint de puiser son inspiration sur notre vieux continent. Deux titres de Timeless, dernier album sorti en 2020, ont fait l'ouverture de ce concert dominical. Des reprises des Gymnopédie et Gnosienne d'Erik Satie (1866 – 1925), hybridées d'électro, ont introduit en douceur les morceaux de son éblouissant Roads (volumes 1 et 2), suivies de l'incontournable Train, extrait de l'album Transsiberian, et de quelques autres pépites.
De l'électro cérébrale, riche en rebondissements, qui a conquis un public ardent et aux anges. LL
Sublime, Miossec met tout le monde d’accord
Une soirée qui a tenu toutes ses promesses, avec un artiste à la voix rocailleuse remplie de tendresse et de pudeur. Dès son arrivée sur scène, avec ses musiciens, la salle est sous le charme. Un concert sublime, des premières notes au titre final: "Brest". Miossec se souvient « Saint-Brieuc... La 1ere fois, c’était en 1982....Ouf... Ne vous inquiétez pas, certains sont morts depuis." Une réelle complicité avec son public … Et des rires : « C’est une chanson Brestoise... Vous pouvez pas comprendre... » Et un temps suspendu, lors de la reprise de « Tout ira bien », où tout de monde retient son souffle et est enivré. Une ovation, d'interminables applaudissements. Nous sommes conquis. Merci Art Rock, Merci Miossec. NA