- Rencontre
Balade avec... Isabel Del Real
Née à San Francisco d’une mère bretonne et d’un père espagnol, Isabel Del Real, 25 ans, a le voyage dans le sang. Celle qui a grandi à Plouër-sur-Rance s’est lancée, en 2021, dans un grand périple à vélo en solitaire, entre les Côtes d’Armor et Téhéran. 15 000 km et un roman graphique plus tard, elle vit aujourd’hui sur les bords de Rance, pour lesquels elle nourrit un profond attachement. Elle nous a emmené à leur découverte.
« Quand j’étais petite, on n’avait pas la télé à la maison. Avec mes parents, on se promenait pendant des heures. J’ai la carte des chemins de Plouër gravée dans la tête. » Isabel Del Real annonce la couleur : elle connaît son village comme sa poche. Ce jour-là, c’est au bois de la Rigourdaine qu’elle nous a donné rendez-vous. Un lieu intimiste qui, selon la jeune femme, est idéal pour s’imprégner de l’atmosphère des bords de Rance.
Elle ne s’y est pas trompée ! Dès le parking, le panorama sur l’estuaire et les marais littoraux est saisissant. « Je me baigne ici toute l’année », se réjouit Isabel avant de nous entraîner sur le sentier forestier. Au loin, deux anciens moulins à vent dressent leurs silhouettes devant le ciel nuageux. « Les papis du village racontent qu’autrefois, on pouvait observer des panaches de farine au-dessus des édifices. J’adore tellement ces petites histoires...» confie la Plouëraise.
Le sentier serpente maintenant au-dessus des falaises. De temps à autre, les chênes, frênes et autres châtaigniers protecteurs s’écartent pour ménager des points de vue sur la Rance. « En face, on peut apercevoir le Mont Gareau et Saint-Suliac, avec son petit port, commente Isabel. La Rance est une terre de marins. On l’ a longtemps surnommée la vallée des singes, en référence aux matelots qui partaient pour la Grande pêche et que l’on apercevait sur les mâts des voiliers remontant l’estuaire. »
Terre d’aventure, la Rance ? Isabel reconnaît que les allers-retours incessants des bateaux lui ont donné des envies d’ailleurs. « En 2021, après une année de droit aux États-Unis, j’ai eu envie de sortir des sentiers tout tracés et de partir seule à vélo. Juste pour voir jusqu’où je pouvais aller. » Isabel ira jusqu’à Téhéran, en pleine crise sanitaire. « Ça a été une expérience incroyable dont j’ai gardé une sorte de « pouvoir magique ». Je sais maintenant que j’ai la capacité, où que je sois, de toujours trouver un endroit où dormir et manger. Ça aide à avoir moins peur de l’inconnu. »
Ce voyage, c’est évidemment en bords de Rance qu’Isabel est venue le mettre sur papier. « A mon retour, j’ai débuté un service civique d’initiatives auprès de l’association Steredenn, pour écrire et illustrer un roman graphique sur mon voyage. » L’ouvrage débute à Plouër et c’est en évoquant sa sortie, au printemps prochain, que notre balade se termine. Devant nous, face aux eaux changeantes de la Rance, se dresse la chapelle de la Souhaitier. « Ici, on priait pour le retour des marins », reprend notre guide qui avoue, quant à elle, rêver plutôt d’un nouveau départ. Où qu’elle aille, elle sait que ses pas la ramèneront tôt ou tard vers Plouër-sur-Rance.
Les coups de cœur d'Isabel à Plouër-sur-Rance
Sa balade favorite : le bois de la Rigourdaine
Propriété du Département, cet espace naturel sensible offre deux kilomètres de balade, sur un sentier parfois escarpé entre bois, rivière et hameaux. Départ du manoir de la Rigourdaine ou de La Souhaitier.
Son spot préféré pour la baignade : La Souhaitier
Un lieu où se poser au calme, pour contempler
Le lieu-dit Plumazon
Un lieu pour manger un morceau
La crêperie-restaurant Les causettes
4 Place Alfred Lecointe
Un endroit pour prendre un verre
L'Epikur le dimanche matin
14 Place Michel Rouvrais
Une curiosité où s'attarder
Le jardin devant la médiathèque
1 rue Mathurin Roger
Plouheran, à vélo de Bretagne à Téhéran
Un roman graphique à découvrir bientôt
15 000 kilomètres, seule à vélo à travers l'Europe et le Moyen-Orient, de Plouër-sur-Rance à Téhéran… Il fallait bien 248 pages de bande-dessinée pour raconter cette aventure ! Voici plusieurs mois qu’Isabel planche sur cet ouvrage en noir et blanc, agrémenté d’une trentaine d’aquarelles couleur. Des bivouacs dans les forêts enneigées du Massif central, aux nuits dans les caravansérails abandonnés, en passant par les toits de Venise et les hauts cols du Caucase, l’ouvrage révèle les coulisses de cette année nomade sur la route de la soie.
Plus d’infos : www.plouheran.com