Jean Baptiste Guégan : la voix de Johnny

Jean-Baptiste Guégan

Il a la même voix que le rockeur disparu. Avec la mort de son idole, la carrière de Jean-Baptiste Guégan, saisissant sosie vocal de Johnny Hallyday, prend un virage inattendu. Un fabuleux destin pour le Trégueusien qui a remporté la finale du concours « La France a un incroyable talent », sur M6. Et qui enchaîne depuis un an les concerts partout en France à un rythme effréné.

  • « Bonjour, Jean-Baptiste, enchanté ». Dès les premiers mots, pas de doute, on croit entendre Johnny. « J'ai la chance d'avoir sa voix, c'est un don du ciel ». Une voix qui a projeté le Trégueusien sous le feu des projecteurs, en fin d'année dernière. Devant des millions de spectateurs, Jean-Baptiste Guégan, 35 ans, sidère son monde avec ses interprétations du taulier, lors de l'émission La France a un incroyable talent. Des prestations qui le propulsent vainqueur de la saison, le 18 décembre. Depuis, il savoure son succès. « Je vis dans mes valises, entre les hôtels, les avions et les trains, les salles de concert. C'est de la folie, j'ai encore du mal à réaliser ».
    Johnny et lui, c'est une longue histoire. Tout démarre à Binic, un soir de décembre 2000, au bistrot Le Charly, lors d'un karaoké animé par un certain Yves Jack. Bagues aux doigts, anneau à l’oreille, santiags aux pieds, le jeune breton, alors âgé de 17 ans, se met à chanter du Johnny. L’illusion est parfaite, et Yves Jack décide de le prendre sous son aile. Ensemble, le producteur et « Johnny Junior », son nom de scène, sillonnent pendant 17 ans la Bretagne, écumant les foires, les mariages, les soirées dansantes des clubs de foot... 

  • « C'était mon père spirituel »

    Et puis Johnny décède, le 5 décembre 2017. Un énorme bouleversement pour Jean-Baptiste. « C’est la moitié de moi-même qui est partie, c’était mon père spirituel. J'ai eu de très grosses galères dans ma vie, et Johnny m'a aidé à grandir », nous confie celui qui a rapidement quitté les bancs de l'école, lui préférant l'apprentissage de la vie. La mort de son idole va changer le cours de sa carrière. Sa reprise du Requiem pour un fou, filmée il y a quelques années, enregistre rapidement un million de vues, le faisant passer de la notoriété régionale à la lumière nationale. Jean-Baptiste part sur les routes avec un nouveau producteur, très introduit dans l'événementiel, pour une tournée hommage à l'idole des jeunes, bouclée jusqu'au printemps 2020 dans des salles prestigieuses.
    Une consécration pour celui qui a découvert la bête de scène lors d'un concert à Bercy, alors qu'il avait 9 ans. « J’ai regardé mon père et je lui ai dit : un jour, je voudrai faire ça ». Si son rêve s'est réalisé, Jean-Baptiste, resté humble et discret, se garde bien de ressembler à son idole. « J'ai trop de respect pour lui, je veux rester dans la simplicité. C'est Johnny la star ». 

  • « Ce que Johnny n'a pas pu chanter, je vais le chanter »

    Cet hiver, Jean-Baptiste Guégan a enregistré un album de 12 titres, dans les studios de Nashville, avec Michel Mallory, auteur-compositeur et ami de Johnny Hallyday. Cinq des chansons devaient à l’origine être chantées par Johnny, qui n'aura pas eu le temps de les enregistrer. « Michel a trouvé en moi un profond respect, et a estimé qu'il fallait que ce soit moi qui reprenne le flambeau. Ce que Johnny n'a pas pu chanter, je vais le chanter ». Sortie de l'album prévue en mai.

  • Un concert solidaire

    Les recettes du concert du 10 mai iront à l'association de Jacky Lucas, président du golf de la Crinière à Morieux. Elles serviront à mener des actions de solidarité en direction des malades, de la recherche médicale et des enfants hospitalisés.

     
Magazine n°168

Article issu du n°
168
de Côtes d’Armor magazine

Découvrir cette édition