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Les métiers de l'aide à domicile évoluent

 En novembre dernier, Sylvie Godefroy a pris possession d'une C3 flambant neuve, avec laquelle elle parcourra quelque 25 000 km par an pour assurer ses missions d'aide à domicile dans une douzaine de foyers du secteur de Bourbriac (photo Thierry Jeandot).
En novembre dernier, Sylvie Godefroy a pris possession d'une C3 flambant neuve, avec laquelle elle parcourra quelque 25 000 km par an pour assurer ses missions d'aide à domicile dans une douzaine de foyers du secteur de Bourbriac (photo Thierry Jeandot).

Depuis 25 ans, Sylvie Godefroy est aide à domicile à l'ADMR Goëlo Argoat Trégor, dans le secteur de Bourbriac. "Pour faire ce métier, il faut aimer les gens, aimer aider les autres", dit-elle.

  • Vous êtes aide à domicile depuis 25 ans en secteur rural. Quelles évolutions avez-vous constatées dans votre métier ?

    Lorsque j'ai démarré en 1994, j'intervenais surtout auprès de familles pour décharger les parents. Aujourd'hui, je suis auxiliaire de vie sociale, même si pour une personne âgée, je reste une "femme de ménage".

    Parmi les changements auxquels je pense, je remarque que mes clients sont plus âgés et plus dépendants, même si j'ai aussi des familles, dont des futures mamans par exemple. Un autre changement, qui compte pour moi, c'est… l'usage de davantage de produits d'entretien écologiques, beaucoup moins agressifs à respirer et à manipuler !

  • Quelles sont les caractéristiques principales de votre profession ?

    Tout d'abord, pour faire ce métier, il faut aimer les gens, aimer aider les autres. Ensuite, il faut une bonne condition physique, car nous soulevons des personnes, nous portons des charges (courses, aspirateur…).

  • Le morcellement des journées de travail est souvent relevé comme un frein pour attirer des candidates à l'aide à domicile. Qu'en pensez-vous ?

    A l'ADMR Goëlo Argoat Trégor où je travaille, le temps de travail est annualisé et mon emploi du temps n'est pas morcelé. En ce qui me concerne – c'est mon choix – je travaille 25 h par semaine, de 8 h au plus tôt jusqu'à 18 h au plus tard, voire 30 ou 32 heures s'il y a des remplacements à faire. J'ai une douzaine de clients.

    Dans le secteur de la communauté de communes de Guingamp-Bourbriac, ce sont les aides-soignantes de l'Asad* qui assurent les soins. Comme je suis née dans la commune où je travaille, beaucoup de personnes me connaissent et les familles me sollicitent directement.

    * Association de soins et d'aide à domicile
  • Travailler le week-end est un problème pour la vie de famille. Est-ce votre cas ?

    Non, je ne travaille pas le week-end, c'est confortable pour moi et ma famille. Mais je peux être d'astreinte, et remplacer certaines de mes collègues du Leff (Plouha, Paimpol, Lanvollon). Cela ne s'est pas encore produit. Nous sommes quatre dans mon secteur, qui est assez étendu : Plougonver, La Chapelle-Neuve, Carnoët, Grâces, Saint-Péver, Saint-Gildas, Plésidy, Saint-Nicodème, Senven-Léhart, Moustéru, Pont-Melvez,… Quand l'une de nous est en vacances, on la remplace et on dépasse très largement nos heures. De ce fait, on ne peut prendre que 15 jours de vacances à la fois.

  • Selon vous, comment pourrait-on mieux valoriser les métiers de l'aide à domicile ?

    L'augmentation du salaire, avec la revalorisation du point d'indice, est très importante ! A titre personnel, travailler dans une structure ne me plairait pas, question d'ambiance. Je me sens plus indépendante en faisant du domicile, même si j'aimerais parfois avoir plus d'échanges avec des collègues. A l'ADMR 22, nous sommes 170 mais on ne se connaît pas toutes, loin de là. Quant à la formation, elle est nécessaire. La dernière que j'ai suivie portait sur l'addiction au tabac. Même si j'avais demandé celle sur l'alcoolisme, elle m'a beaucoup intéressée. Et puis il y a les campagnes de communication sur nos métiers. Je les trouve utiles pour informer les gens que l'ADMR ou d'autres structures existent, et valorisantes pour nous.

  • A l'automne dernier, le Département a financé une dotation de 90 véhicules C3 pour les salariées de l'ADMR 22, dont vous. Qu'est-ce que cela a changé dans votre quotidien ?

    Cette voiture, je l'attendais ! Alors que je fais environ 25 000 km par an, cela va beaucoup limiter mes frais et l'usure de ma voiture. Les frais kilométriques, de 35 centimes du kilomètre, sont loin de couvrir ce que me coûte mon véhicule personnel, que ce soit l'usure, les pneus et l'entretien en général. C'est un vrai plus !