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Une pause pour les aidants avec l'ADMR

Marie-Laure Thomas, infirmière-coordinatrice ; Daniel Raoult, président de l’ADMR Des sources à la baie ; et Manuel Charlès, directrice de la fédération ADMR des Côtes d’Armor
Marie-Laure Thomas, infirmière-coordinatrice ; Daniel Raoult, président de l’ADMR Des sources à la baie ; et Manuel Charlès, directrice de la fédération ADMR des Côtes d’Armor.

L’ADMR Des sources à la baie, à Plérin, expérimente une halte-répit jusqu’en 2022 avec le soutien du Département. Une solution qui permet aux aidants de souffler et aux personnes aidées… de rester à la maison.

Plus de 11 millions d’aidants familiaux – 58 % sont des femmes – s’occupent chaque jour de proches dépendants en raison de leur âge, d’une maladie ou d’un handicap. Les femmes y sont majoritaires dans les deux situations : comme aidantes familiales, car le rôle est genré ; et comme bénéficiaires principales, car leur espérance de vie est plus longue.
L’ADMR Des sources à la baie, à Plérin, expérimente une halte-répit jusqu’en 2022 avec le soutien du Département. Une pause pour des aidants, grâce à l’accueil de leur proche atteint d’une maladie neurodégénérative ou apparentée. Le service est ouvert tous les samedis, et les familles en bénéficient un samedi sur deux, de 11 h à 16 h.

Quelques heures pour disposer d'un peu de temps pour soi

"Nous accueillons cinq personnes qui ne peuvent plus bénéficier de l’accueil de jour du fait de la dégradation de leur état de santé, explique Manuela Charlès, la directrice de la fédération de l’ADMR des Côtes d’Armor.
Marie-Laure Thomas, l’infirmière-coordinatrice, ainsi que les deux auxiliaires de vie accompagnantes, leur proposent jeux, sorties, jardinage, font de la stimulation cognitive...".
Proposée chaque samedi, la halte-répit prend cinq personnes en charge dans un lieu adapté et sécurisé. Quelques heures qui permettent à l’aidant de souffler, de se ressourcer, de disposer d’un peu de temps à soi. "J’assure le transport avec un véhicule adapté dans une partie des communes de l’agglo de Saint-Brieuc", précise Marie-Laure Thomas.
Le coût à la charge des bénéficiaires est de 20 €/jour, déjeuner compris. "Depuis 2018, près de 25 personnes ont pu utiliser ce service. Le taux d’occupation était de 93% en 2020", indique Daniel Raoult, le président de l’association ADMR Des sources à la baie.

"convaincre l’aidant d’accepter de lâcher prise"

L’expérimentation de ce service, créé avec le soutien du Département, a été prolongée de deux ans. S’il a toute sa place dans l’offre de l’ADMR, le président, la directrice et la coordinatrice sont d’accord : "Le plus difficile est de convaincre l’aidant d’accepter de lâcher prise. De le convaincre qu’il n’abandonne pas son proche". Un travail de persuasion particulièrement long et éprouvant pour les équipes.
"Lorsqu’il n’y pas de halte-répit, on dirige les aidants vers un répit à domicile ou un hébergement temporaire en fonction de la situation, poursuit Manuela Charlès. Vivre un ou deux jours, nuit comprise, en dehors de son environnement est une épreuve pour une personne déjà désorientée. Quelques heures dans une halte-répit, ou un répit à domicile, est tout à fait différent".
La situation sanitaire a encore compliqué la donne puisque les halte-répits ont fermé pendant les confinements. "Il faut que les aidants tiennent, et tout faire pour les aider à vivre avec leur proche à domicile le plus longtemps possible, d’abord parce que c’est leur souhait. Les orientations dans une structure devraient intervenir en dernier ressort, et non en urgence parce que l’aidant lâche ou faute de solution en amont", remarque vivement la directrice. Dans le jargon du métier, cette étape a un nom : le "virage domiciliaire".

Des services pour les personnes âgées, et les personnes âgées handicapées

Outre la halte-répit, l’ADMR Des sources à la baie propose différents services :

  • Un Service d’aide à domicile (Saad) destiné aux personnes âgées, aux personnes en situation de handicap et aux familles
  • Un service d’intervention sociale et familiale  
  • Un service mandataire
  • Un service de soins infirmiers (SSIAD) de 30 places
  • Des services spécifiques pour les malades d’Alzheimer ou apparentés
  • L’accueil de jour à Plérin, du lundi au vendredi, dispose de dix places.
  • Escapade, une offre d’accompagnement et de répit (équipe spécialisée Alzheimer, écoute psychologique, groupes de parole, répit à domicile de 12 à 72 heures, temps de loisirs avec malades et proches, orientation vers des services existants)
  • Cluedo, une plate-forme de répit pour les aidants de jeunes malades d’Alzheimer (moins de 60 ans)

Article issu du n°
180
de Côtes d’Armor magazine

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