- Sport
Akademi : pour aller au bout de leur rêve
Devenir footballeur professionnel: un rêve partagé par les 138 jeunes de l’Akademi. Co-financé par le Département, le centre de formation de l’En Avant Guingamp, qui a vu le jour en 2016, dispose d’équipements d’excellence. Et offre des conditions optimales pour emmener les joueurs vers la réussite.
Froid, grisaille et vent. Pas de quoi entamer l'énergie des 22 jeunes footballeurs Elite de Nationale 3, qui s'entraînent, ce matin de septembre, sur les terrains de l'Akademi. Techniques de dribble, de passes, de tête, les exercices s'enchaînent. Parmi eux, Yoann Baret, 17 ans, Steven Ako, 19 ans, et Jules Gaudin, 18 ans. Tous trois mesurent leur chance d'avoir été intégrés dans cette formation d'excellence, et s'accrochent à leur rêve, signer un contrat professionnel à l'issue de leur cursus. « Nos jeunes disposent ici d'équipements de pointe, pour progresser dans les meilleures conditions qui soient », souligne Vincent Rotureau, directeur du centre de formation.
Composé de deux terrains synthétiques, de deux terrains en herbe, d'une plaine de jeu en herbe, et d'un bâtiment d'une surface de 1 000 m² comprenant salle de musculation, local médical et balnéothérapie, le centre de formation est souvent cité en exemple dans le milieu du football professionnel. « Clairefontaine, le centre national du foot, estime même que nous bénéficions de l'un des plus beaux centre de formation », estime Christophe Gautier, directeur de la communication à l'En Avant de Guingamp.
85% de réussite au Bac
Si les jeunes bénéficient d’une structure qui leur offre les moyens pour s'entraîner dans des conditions optimales, pas question de négliger la formation scolaire. Placer les études au cœur du dispositif, c'est la spécificité et l'un des grands atouts du projet de l'Akademi. « Notre choix a été d'imposer aux jeunes d'intégrer des établissements scolaires de Guingamp, avec qui nous avons passé des contrats. Du collège à l'université, nous disposons ici d'une offre très complète », mesure Vincent Rotureau. Ainsi, les stagiaires peuvent suivre un cursus scolaire normal, tout en bénéficiant d'horaires aménagés.
« Notre objectif est d'éviter que les jeunes vivent dans leur bulle. C'est essentiel qu'ils côtoient d'autres camarades qui ne sont pas des sportifs de haut niveau. Cette ouverture sur l'extérieur leur permet de rester ancrés dans la réalité », appuie Betrand Desplat, président de l'En Avant Guingamp. Un choix payant, en témoignent notamment les taux de réussite au Baccalauréat, le plus souvent supérieurs à 85%.
« Ici, c'est comme chez nous »
Une réussite qui a un prix. Entre le foot et les études, le rythme des joueurs est soutenu, leur laissant peu de répit. « En général j'ai cours au lycée à 8h, puis j'enchaîne avec un entraînement en fin de matinée. Je peux avoir de nouveau un cours à 14h, puis un autre entraînement à 16h », explique Yoann Baret, inscrit en Terminale Vente au lycée Le Restmeur. « Si on peut pas assister aux cours, les profs nous les mettent dans des casiers », ajoute Jules Gaudin, en 1è année de Licence Economie à l'UCO. Pour tous les élèves, en fin de journée, études surveillées obligatoires.
Hébergés soit en internat, soit au foyer de jeunes travailleurs, soit en appartement, comme Yoann, Steven et Jules, chaque joueur bénéficie d'une attention constante. « A partir du moment où ils sont intégrés au centre de formation, ils sont pris en charge du matin au soir. Rien n'est laissé au hasard. Psychologue, médecin,kiné, staff... Nous disposons d'une dream team de rêve pour assurer au maximum le développement de nos jeunes ». Ce n'est pas Jules Gaudin, stagiaire à l'Akademi depuis sept ans qui dira le contraire: « Ici, c'est comme chez nous ».
Faire sortir des professionnels
Pour autant, pas question de les faire évoluer dans de la ouate. Car en retour, exigence, mental d'acier et exemplarité sont requis. « Comment peut-on être opérationnel si l'on joue à la Playstation jusque 3h du matin ? S'ils ne se donnent pas tous les moyens, ça leur retombera forcément dessus. L'opportunité de rentrer à l'Akademi doit constituer et rester quelque chose d'exceptionnel, une chance à saisir », poursuit le directeur. Pour avoir la chance d'intégrer l'Akademi, inutile d'envoyer sa candidature, une équipe de dix recruteurs sillonnent la région parisienne et le Grand Ouest pour dénicher les talents. Car la vocation du centre de formation est claire : sortir des joueurs professionnels. « Le projet de l'Akademi est un réel investissement, qui permet au club de disposer de joueurs potentiellement prêts pour entrer dans la compétition », souligne Bertrand Desplat.
Pour autant, seuls 2 à 3% des joueurs signeront un contrat professionnels. Les autres joueurs ? « Nous les armons pour résister à la pression, acquérir le sens du collectif. Ce seront des garçons qui pourront réussir dans le monde de l'entreprise. L'un de nos mots d'ordre, c'est de les faire grandir en tant que footballeur, mais également en tant qu'hommes ».