Interview

Alexandre Cressiot

Alexandre Cressiot
  • Pouvez-vous me présenter votre parcours ?

    À l’âge de 16 ans, après la 3e, je suis parti en apprentissage. L’école ne me correspondait pas. J’étais en échec scolaire car on me qualifiait souvent de bon à rien, donc je me prenais pour un bon à rien. J’avais le choix entre la mécanique, la cuisine, la pâtisserie... Il fallait que je choisisse un métier. À l’époque, l’apprentissage n’était pas mis en avant comme aujourd’hui, c’était plutôt une « voie de garage ». J’ai choisi la cuisine et j’ai fait ce métier par défaut pendant 24 ans. J’avais la honte à 17 ans de dire que j’étais cuisinier. Mais finalement, j’ai trouvé ça pas si mal, car je gagnais ma vie et j’appréciais de travailler, mais je ne me suis jamais fait à ce métier. Après mon apprentissage, j’ai fait des saisons dans des palaces pour apprendre auprès des grands chefs. C’était une volonté de ma famille, ils voulaient que je travaille dans des étoilés Michelin. Je suis arrivé sur un poste de second de cuisine dans un palace. Mais ce n’était pas un milieu pour moi. Ensuite je suis parti dans la restauration d’entreprise pour avoir des horaires plus fixes, avoir des week-ends et pouvoir continuer à jouer au basket, ma passion. Je me suis appliqué à faire ce métier pendant plusieurs années, j’ai été récompensé dans plusieurs domaines. Comme quoi, on peut faire un métier que l’on n’apprécie pas forcément pendant plusieurs années.
    Par la suite, j’ai eu des problèmes de dos - je mesure 2m05 – et entre la cuisine et le sport, je suis assujetti à ce problème. Cela m’a permis d’engager une réflexion sur ce que je voulais vraiment faire. En 2018, j’ai décidé de changer de milieu professionnel. J’ai passé un bilan de compétences qui a fait ressortir ma fibre de formateur. La transmission, l’accompagnement, c’est quelque chose qui m’anime depuis toujours. À l’âge de 39 ans, j’ai obtenu, avec les félicitations du jury, un master en ingénierie de formation et ingénierie pédagogique. Première vraie victoire pour moi. Ce diplôme va me permettre de devenir formateur consultant. Aujourd’hui, je n’ai pas encore mis en place cette activité.

  • Comment vous êtes-vous retrouvé à la télévision ?

    Il y a eu un post de casting sur Facebook qui est passé et qui disait « Y a t-il des maniaques parmi vous ? » Étant très maniaque depuis toujours, j’ai mis un like et j’ai été contacté. Je me suis présenté sur une vidéo, ils ont aimé mon profil et je suis devenu « cleaner » dans l’émission « Cleaners, les experts du ménage » diffusée sur TFX. Le but de cette émission est d’accompagner, d’aider les personnes, parfois atteintes du syndrome de diogène, qui sont en dépression, qui ont des difficultés d’organisation ou qui n’ont jamais appris à faire le ménage, parfois même des refoulés de la maniaquerie...C’est une émission qui existe depuis 10 ans en Angleterre.

  • Vous avez toujours été maniaque ?

    Oui, petit, je rangeais mes mangas, il fallait qu’ils soient alignés, dépoussiérés. Je nettoyais mon poste de radio au coton-tige, je pliais mon linge… Puis avec mon métier de cuisinier, ça s’est développé, j’ai découvert les normes, les process d’hygiène et ça m’a passionné. Je me suis rendu compte que l’on utilise beaucoup de détergents et ça m’a fait prendre conscience que l’on pouvait être propre, maniaque du ménage, mais pas pollueur.

  • Quel message vous souhaitez faire passer ?

    En tant qu’homme, j’assume le fait de faire le ménage, de porter des gants roses. Le ménage n’est pas une affaire de femme, il faut partager les tâches.

  • Vous êtes intervenu dans les collèges pour aborder le sujet de l’égalité femme-homme. Que retenez-vous de ces interventions ?

    C’est très enrichissant humainement pour eux et pour moi, de pouvoir apporter mes connaissances, mes retours d’expériences. Ils sont à notre écoute, ils prennent conscience des choses et je me suis rendu compte que les inégalités, c’est un sujet qui les touche. J’ai eu pas mal de messages sur Instagram des élèves, je trouve ça génial.

  • Quel lien avez-vous avec les Côtes d'Armor ?

    Je suis né en Alsace. Je suis arrivé à Paimpol à l’âge de 5 ans. Et depuis, j’y vis.

  • Quelle est votre actualité ?

    Je suis animateur dans l’émission de télévision, « Cleaners, les experts du ménage » sur TFX depuis 3 ans. J’ai également écrit un livre sorti en février dernier, « Ne jetez plus l’éponge », dans lequel je distille ma bonne humeur, mon coaching, et surtout des astuces pour les désordonnés, ainsi que des recettes écoresponsables pour faire ses produits ménagers maison. En ce moment, j’ai un projet d’écriture d’un deuxième livre.
    Je suis également créateur de contenus sur les réseaux sociaux.

  • Ah si j'étais...

    • Un lieu - Paimpol, car j’aime ma ville.
    • Un animal - Un oiseau, pour voir les choses d’en haut, et pouvoir me déplacer plus vite.
    • Un mot - KaméHaméHa. Je suis fan de « Dragon Ball Z » depuis que je suis petit. C’est d’ailleurs tatoué sur mon bras. KaméHaméHa est une technique de combat de Son Gôku, mon héros préféré. Kamé veut dire tortue en Japonais.
    • Une chanson - Manifestation de Orelsan. Elle est assez pertinente.
    • Un dessin animé - Bleach, mon deuxième manga favori.
    • Un film - Le seigneur des anneaux.
    • Un super pouvoir - rendre les gens heureux, moi y compris. Quand les gens sont heureux, ils sont plus à l’écoute et on peut leur transmettre plus de messages.
    • Un plat - Le couscous. C’est mon plat préféré. Et c’est d’ailleurs le deuxième plat préféré des Français.
    • Un moment de la journée - la fin de la journée, après le travail quand on rentre chez soi, qu’il fait encore jour et qu’on peut profiter de sa deuxième journée. C’est quelque chose qui n’existe pas dans la restauration.
    • Une émotion - l’impulsivité. Je n’aime pas l’injustice. Je m’agace très vite quand ça ne va pas ou quand ça n’avance pas.
    • Un sport - Le basket-ball. Je pratique ce sport depuis l’âge de 12 ans.
    • Un objet du quotidien - L’aspirateur. Je le passe deux fois par jour.
    •  Un personnage - Son Goku de Dragon Ball Z. C’est le héros de mon enfance. Il a toujours des messages de paix à faire passer. Il est toujours vaillant, il s’entraîne toujours pour être plus fort, pour dépasser ses limites, sortir de sa zone de confort.