Portraits d'agents

Intervenante sociale en gendarmerie

Nathalie Caër, en poste à la gendarmerie de Guingamp. "Ma mission, faire le lien entre les gendarmes et les services sociaux".

Le Département, ce sont avant tout des agents assurant des missions de service public auprès des Costarmoricains. Exemple avec le métier d'intervenante sociale en commissariat et en gendarmerie. Nathalie Caër, en poste à la gendarmerie de Guingamp, témoigne de son quotidien, qu'elle vit avec un engagement sans faille.

  • « Je peux l'accueillir demain dès 8 h », répond au téléphone Nathalie Caër, intervenante sociale à la gendarmerie de Guingamp. « Il s'agit d'un homme dépressif qui a tenté de mettre fin à ses jours, nous explique-t-elle. Les gendarmes sont intervenus et lui ont proposé un entretien avec moi pour que j'évalue la situation, afin que je puisse si besoin passer le relais pour aider au mieux cette personne ». Ecouter, accompagner et orienter les victimes et auteurs de délits, c'est le quotidien de Nathalie Caër, en poste à la gendarmerie de Guingamp. « Je travaille principalement sur saisine des gendarmes, qui me passent le relais lorsqu'ils repèrent des situations sociales à risque lors de leurs interventions ». En effet, si les policiers et gendarmes sont là avant tout pour mener des enquêtes judiciaires, le suivi social ne relève pas de leurs missions.

    Victimes ou auteurs de délits

    C'est ce constat qui avait justifié la création en 2015 de deux postes d’intervenantes sociales du Département, au commissariat de Saint-Brieuc et à la gendarmerie de Dinan. Depuis décembre dernier, à Guingamp, c'est Nathalie Caër qui occupe ces fonctions. « Lorsque j'ai appris que ce poste allait se créer à Guingamp, je me suis immédiatement portée candidate. Cette mission est difficile, mais amener les gens dans un processus de changement est passionnant ». C'est généralement ici, dans son bureau, que Nathalie Caër reçoit « pendant au moins une heure » tous les types de profils, chez qui les gendarmes identifient une problématique sociale : violence conjugale, logement insalubre, addictions, défaillances éducatives, grande précarité économique... « Ce matin, je vais par exemple recevoir la mère d'un enfant de 11 ans qui ne pouvait pas rentrer chez lui hier soir car il était puni. Cet après-midi, je me rends notamment à l'hôpital psychiatrique de Bégard pour rencontrer un homme atteint du syndrome de Diogène (trouble du comportement conduisant à des conditions de vie négligées, voire insalubres, NDLR), et qui ne peut donc plus vivre chez lui ».

    « Beaucoup de femmes victimes de violences conjugales »

    On s'en doutera, Nathalie Caër est énormément sollicitée. « J'accompagne beaucoup de femmes victimes de violences conjugales, pour les orienter vers des associations, les inciter à porter plainte, car beaucoup acceptent sur le moment mais renoncent ensuite par peur de représailles ». Parce que les personnes qu'elle reçoit sont en état de choc, la travailleuse sociale est là aussi pour les écouter, et mettre des mots sur leurs maux, avec bienveillance. Une fois la crise apaisée et l'évaluation posée, Nathalie Caër peut passer le relais aux réseaux de services et d’associations médico-sociaux, qu'elle connaît parfaitement. Un apport précieux pour les gendarmes, qui ne cachent pas leur satisfaction. « La présence dans notre gendarmerie de Nathalie constitue une plus-value indéniable pour le suivi social, un maillon essentiel pour aider aux mieux les personnes », témoigne l'Adjudant Chef Flamand.

     

Côtes d'Armor magazine numéro 169

Article issu du n°
169
de Côtes d’Armor magazine

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