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Sur les routes de Broons, un quotidien au service de la population et de la biodiversité

Publié le 19 août 2025
Anthony Petra (à droite) et Freddy Bignon, agent d’exploitation des routes, font le point sur le chantier des aménagements de sécurité, pour traverser la voie verte sur la route départementale 39, à la gare du Quiou.
Anthony Petra (à droite) et Freddy Bignon, agent d’exploitation des routes, font le point sur le chantier des aménagements de sécurité, pour traverser la voie verte sur la route départementale 39, à la gare du Quiou.

Les dix-huit chefs d’antenne routière du Département - dont deux femmes - figurent parmi les meilleurs connaisseurs du territoire dont ils ont la responsabilité. Si leur métier est peu connu du grand public, ils sont bien identifiés par la population des territoires. L’Antenne routière de Broons, dirigée par Anthony Petra, assure au quotidien la sécurité et l’entretien des axes départementaux. Entre appui aux élus, gestion de chantiers, viabilité hivernale et protection de la biodiversité, le métier se réinvente sans cesse.

Un rôle central au service des communes

Chef de l’Antenne routière de Broons, l’une des trois antennes dépendant de l’Agence technique de la Maison du Département de Dinan (avec Plancoët et Taden), Anthony Petra coordonne l’entretien de 280 km de routes dans une vingtaine de communes.
Programmation des interventions, suivi des travaux, déviations, arrêtés de circulation, astreintes hivernales, avis sur les permis de construire, conseil aux petites communes qui en ont besoin : les missions sont multiples. « Il y a énormément de thématiques différentes dans mon métier, et c’est ce qui en fait sa richesse », souligne-t-il.  

Des équipes mobilisées au quotidien

Pour mener à bien ces missions, Anthony s’appuie sur deux chefs d’équipe et huit agents. « Je travaille beaucoup dans l’échange et le partage afin que chacun y trouve son compte », précise-t-il.
Les relations avec les usagers et usagères, les élus et élues, les associations et les entreprises constituent une part essentielle du travail. « Nous sommes en appui permanent, notamment auprès des maires. Les règles évoluent vite, tout comme les outils numériques : il faut s’adapter sans cesse. »

Biodiversité et nouvelles pratiques

Depuis une quinzaine d’années, l'entretien des dépendances vertes au bord des routes tels qu’accotement ou talus, a évolué progressivement vers un fauchage raisonné (lire plus loin)  pour finalement s'imposer. D’abord critiquée, la pratique est désormais largement acceptée car elle favorise la biodiversité en bord de route.
Désormais, le fauchage différencié est en usage dans certains territoires du département. Ces zones identifiées sont fauchées en quinconce une année sur deux pour préserver le cycle de reproduction des espèces.
Ces évolutions permettent aussi aux agents de diversifier leurs activités. Exemple concret : le mobilier installé le long de la voie verte près de l’ancienne gare du Quiou. Bancs et tables y ont été réalisés à l’Antenne avec du bois récupéré. « La valorisation des compétences est vraiment importante », insiste Anthony non sans fierté, en désignant un banc conçu sur mesure par ses équipes.

Innovation et autonomie

Attaché à l’aspect relationnel de son métier, Anthony Petra apprécie aussi de contribuer à des projets innovants : réduction des émissions de CO2, recyclage des enrobés, gestion raisonnée des fossés routiers… « J’ai une grande autonomie dans mon travail et je peux toujours faire appel aux services experts du Département. C’est précieux », conclut-il.

Le fauchage raisonné, c’est quoi ? 

Le fauchage raisonné est une méthode d’entretien des bords de route qui permet de répondre aux besoins des usagers et d’entretenir le domaine public, tout en respectant la biodiversité des milieux.
Limiter la hauteur de coupe à 10 cm du sol
Limiter les interventions de printemps au strict nécessaire pour assurer la sécurité des usagers 
Repousser le débroussaillage des fossés et des talus à l’automne afin de permettre la reproduction des espèces vivant dans ces milieux.
Cette technique permet également de réaliser des économies. En effet, le fauchage trop bas induit une usure plus forte des couteaux de fauchage, des risques de casse du matériel, des projections pouvant blesser et une surconsommation de carburant inutile.

Les bords de route, un espace naturel insoupçonné

Le fauchage intensif entraîne l’érosion des sols, l’appauvrissement de la biodiversité locale et la disparition de nombreuses espèces. Les bords de route constituent de véritables refuges écologiques, permettant aux espèces animales et végétales présentes de se déplacer, se nourrir, se reproduire. En limitant les surfaces fauchées et les fréquences de passage, on préserve leurs habitats.

Article issu du n°
203
de Côtes d’Armor magazine

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