Créé en 1983 par le Département des Côtes d'Armor, le prix Louis Guilloux est un prix littéraire citoyen, qui récompense une œuvre littéraire choisie par un jury composé des lectrices et lecteurs des bibliothèques du département. Retrouvez ici toutes les informations sur le Prix, et la sélection des 10 romans sélectionnés pour cette édition 2022 !

  • La cérémonie de remise du prix Louis Guilloux 2022

  • Olivier Dorchamps, lauréat 2022

    Fuir l'Eden

    Avec son roman « Fuir l’Eden », Olivier Dorchamps s’est démarqué des neuf autres romans en compétition. Il a conquis le jury, qui a décidé, le 8 octobre, de le consacrer lauréat de cette édition. Un roman résolument social, qui nous raconte l'histoire d'un adolescent des quartiers populaires de Londres, qui tente de s'en sortir, malgré tout.

    Pour en savoir + : lire ici

     

    • Comment se déroule le prix Louis Guilloux ?

      • Mars : un comité de sélection retient 10 ouvrages francophones de la rentrée littéraire d’hiver 2022.
      • Avril : lancement du Prix et présentation des 10 ouvrages.
      • Mai : ateliers de critique littéraire et de lecture à voix haute pour les lecteurs des bibliothèques et réseaux s’inscrivant dans la démarche du prix et publication de vidéos sur les ouvrages de la sélection.
      • Juin: battles littéraires durant lesquels les lecteurs défendront leur ouvrage favori, balade littéraire autour de Louis Guilloux et exposition itinérante autour de l’auteur dans toutes les bibliothèques et réseaux participants.
      • Septembre : fiction sonore autour de Louis Guilloux créée par les collégiens des Côtes d’Armor (accompagnés par un professionnel de la fiction sonore)
      • Octobre : délibération finale des lecteurs dans chacun des territoires participants. A l’issue de ces débats, l’ouvrage lauréat est sélectionné.
      •  Novembre : Cérémonie de remise du Prix Louis Guilloux
      • Décembre : la ou le lauréat.e effectue une résidence littéraire en Côtes d’Armor pour rencontrer les publics.
    • De notre monde emporté, Christophe Astolfi, éd. Le Bruit du Mondeis

      De notre monde emporté

      Du début des années 1970 à la fin des années 1980, Narval travaille aux Chantiers navals de La Seyne-sur-Mer. Ce temps restera celui de sa jeunesse et de la construction de son identité ouvrière. Quand se répand le bruit de la fermeture des Chantiers pour des raisons économiques, ses camarades et lui entrent en lutte, sans cesser de pratiquer leur métier avec la même application, tandis que l’amiante empoisonne lentement leur corps.

      Dans un subtil mélange de lyrisme et sobriété, Christian Astolfi compose la chronique d’une existence qui traverse l’évolution politique et sociale de la France de l’époque, tout en révélant les désirs et les peines d’un homme habité par les rêves d’un père qui aura voué sa vie à ce monde emporté.

    • Jeanette et le crocodile, Séverine Chevalier, éd. La Manufacture des Livres

      Jeannette et le crocodile

      Jeannette a dix ans aujourd’hui. Avec sa mère, elles ont de grands projets pour cette journée : elles prendront la route pour aller voir Éléonore, un crocodile trouvé dans les égouts près du Pont-Neuf et recueilli au zoo de Vannes. Jeannette ne veut pas d’autre cadeau ; depuis qu’elle en a entendu parler, l’histoire d’Éléonore la fascine. Mais dans la petite ville thermale où elles vivent, où les usines ferment, où l’on se bat pour payer les factures, pour ne pas trop boire, pour essayer d’être parfois heureux, que valent les rêves des petites filles ? Cette rencontre avec son crocodile, ce sera pour l’anniversaire de ses onze, douze ou treize ans... On ne pense pas qu’il pourrait être un jour trop tard.

      Jeannette et le crocodile nous livre la chronique poignante des vies de quelques personnages qui tentent de rêver d’avenir malgré l’infinie dureté d’un monde d’échecs et de faux-semblants. Une fois de plus, Séverine Chevalier nous offre un roman bouleversant d’humanité.

    • Fuir l'Eden, Olivier Dorchamps, éd. Finitude

      Fuir l'Eden

      Le déterminisme social est au coeur de Fuir l’Eden. Lorsqu’Olivier Dorchamps donne la parole à Adam, c’est toute une jeunesse abîmée, perdue, amère et surtout terrifiée, qui s’exprime. Par la voix de ce gamin, on perçoit un quotidien marqué par la violence, celle de son père, celle de la société tout entière. Mais cette noirceur est contrebalancée par la profondeur et la sensibilité des personnages, en particulier féminins. C’est à elles, sa grand-mère, sa petite soeur, Claire son professeur, Karolina son amie, qu’Adam devra de grandir et de dépasser la honte de qui il est et d’où il vient.

      Olivier Dorchamps est un merveilleux raconteur d’histoire, qui sait faire naître des émotions. Sa verve et son humour, ses dialogues naturels et vivants permettent d’alléger un propos qui ne l’est pas toujours.

    • Terres voraces, Sylvain Estibal, éd. Actes Sud

      Terres voraces

      La vie de Lucia a basculé depuis la disparition de sa fille. Le jour de son enlèvement, l’adolescente portait le maillot de son idole, Lionel Messi. Depuis, sa mère parcourt les collines à la recherche des cadavres ensevelis par les cartels mexicains. Des corps de femmes souvent, que des criminels abandonnent dans les fosses clandestines, les puits oubliés, les trous creusés à la hâte dans le désert. Mais dans un pays résigné face à l’impunité, la force de Lucia, sa volonté furieuse et brûlante de résister, de ne pas se résoudre à accepter l’infamie – celle du mensonge et de la complicité de l’État, celle d’une jeunesse décimée et de ces vies en suspens – deviennent vite embarrassantes pour les trafiquants et leurs protecteurs.

      C’est dans ce décor tragique que Messi entre en jeu, lors du match de demi-finales de la Ligue des champions. Le ravisseur en a décidé ainsi : si le Barça gagne, il libère la jeune Bianca. Sinon, elle sera exécutée. Paradoxe insensé faisant coexister la futilité d’un championnat de football et le prix dérisoire d’une vie… Un texte sombre et incantatoire, à l’écriture pénétrante – comme les tiges de fer et les pioches qui fouillent ces terres voraces –, pour sonder l’ampleur des fissures invisibles, des séismes silencieux qu’elle révèle.

    • Sauvagines, Gabrielle Filteau-Chiba, éd. Stock

      Sauvagines

      Raphaëlle est garde-forestière. Elle vit seule avec Coyote, sa chienne, dans une roulotte au coeur de la forêt du Kamouraska, à l’Est du Québec. Elle côtoie quotidiennement ours, coyotes et lynx, mais elle n’échangerait sa vie pour rien au monde. Un matin, Raphaëlle est troublée de découvrir des empreintes d’ours devant la porte de sa cabane. Quelques jours plus tard, sa chienne disparaît. Elle la retrouve gravement blessée par des collets illégalement posés. Folle de rage, elle laisse un message d’avertissement au braconnier. Lorsqu’elle retrouve des empreintes d’homme devant chez elle et une peau de coyote sur son lit, elle comprend que de chasseuse, elle est devenue chassée. Mais Raphaëlle n’est pas du genre à se laisser intimider...

      Un roman haletant et envoûtant qui nous plonge dans la splendeur de la forêt boréale, sur les traces de deux éco-guerrières prêtent à tout pour protéger leur monde et ceux qui l’habitent.

    • Amour, extérieur nuit, Mina Namous, éd. Dalva

      Amour exterieur nuit

      Tout commence dans un immeuble de bureaux du centre d’Alger, avec le son d’une voix assurée, le corps élégant d’un homme, sa prestance certaine. Peu importe le sujet de cette réunion, l’essentiel est ailleurs : Sarah découvre Karim. Cet homme un peu plus âgé qu’elle. Cet homme qui vit en France. Cet homme, déjà marié. Et pourtant, au-delà de ce qui rend leur amour impossible, elle deviendra pour Karim la femme d’Alger. Dans les rues de la ville, la nuit ou dans les chambres de leurs rendez-vous secrets s’écrit alors l’histoire interdite de deux amants.

      Avec ce premier roman, Mina Namous nous fait entendre les pulsations du coeur d’Alger, les voix d’un monde en transition où la modernité s’entremêle à la tradition, une mégapole où le monde arabe et l’occident se rencontrent. Et dans ce dédale, comme un chant assourdi par les tabous s’élève le récit d’une jeune femme d’aujourd’hui qui aime, qui vit et qui cherche à être libre.

    • Les méduses n'ont pas d'oreilles, Adèle Rosenfeld, éd. Grasset

      Les méduses n'ont pas d'oreilles

      Quelques sons parviennent encore à l’oreille droite de Louise, mais plus rien à gauche. Celle qui s’est construite depuis son enfance sur un entre-deux – ni totalement entendante, ni totalement sourde – voit son audition baisser drastiquement lors de son dernier examen chez l’ORL. Face à cette perte inéluctable, son médecin lui propose un implant cochléaire. Un choix cornélien, car l’intervention est irréversible et lourde de conséquences pour l’ouïe de la jeune femme. Elle perdrait sa faible audition naturelle au profit d’une audition synthétique, et avec elle son rapport au monde si singulier, plein d’images et d’ombres poétiques... Le temps presse et la jeune femme doit annoncer sa décision…

      Dans ce texte plein d’humour et de douceur, Adèle Rosenfeld tient en joue la peur du silence en explorant les failles du langage ainsi que la puissance de l’imaginaire. Les méduses n’ont pas d’oreilles est une plongée dans le monde des sourds et des malentendants, un premier roman éblouissant.

    • L'autre moitié du monde, Laurine Roux, éd. du Sonneur

      L'autre moitié du monde

      Espagne, début des années 1930. Des paysans s’éreintent dans les rizières du delta de l’Èbre pour le compte de doña Serena, une marquise impitoyable, mère d’un jeune homme cruel et lubrique. Sous son joug, les employés arrachent les rares joies qu’autorise la fraternité de la misère. Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les salines comme sa poche. Quand un instituteur s’installe dans le delta, apportant avec lui ses idéaux révolutionnaires et son amour de la musique, la jeune fille s’éveille aux sentiments en même temps qu’à l’esprit de la révolte. Si bien qu’en 1936, quand éclate la Guerre civile, c’est à corps perdu qu’elle se jette dans l’expérience libertaire, avec son lot d’espérances folles et de désenchantements féroces...

      De son écriture imperturbablement habitée par la sensualité des odeurs et de la matière, Laurine Roux, dans L’Autre Moitié du monde, se fait l’archéologue sensible d’une épopée collective qui emporte les individus.

    • Les culs-reptiles, Mahamat Saleh Hardoun, éd. Gallimard

      Les culs-reptiles ok

      « Même les culs-reptiles étaient de la rébellion, ces oisifs-nés qui ne voulaient rien foutre au pays, des fainéants qui passaient la journée à même le sol, sur des nattes, à jouer aux dames ou au rami. ». Or, Moussa Kabo, las de faire partie de cette communauté nationale de la glandouille, accepte de relever un inimaginable défi : représenter son pays de sables, les autorités plus que corrompues le lui imposent, aux JO de Sydney, en 2000. Épreuve de natation, 100 mètres. Alors qu’il sait à peine flotter dans un fleuve boueux, il plonge corps et âme dans l’aventure. C’est ainsi que d’Afrique en Amérique commence l’extraordinaire odyssée d’un Ulysse candide des temps modernes, avec aussi les magiciennes Circé des médias, et sa tant convoitée Ziréga, Pénélope à demie.

      Ce roman est un sérieux divertissement. Il nous raconte que « le propre de l’homme est de ne pas servir le mensonge », en une impitoyable et malicieuse radiographie d’un pays sahélien et de tout un continent aux peuples bannis de culs-reptiles sous les mirages de l’Occident.

    • Une sortie honorable, Eric Vuillard, éd. Actes Sud

      Une sortie honorable

      La guerre d’Indochine est l’une des plus longues guerres modernes. Pourtant, dans nos manuels scolaires, elle existe à peine. Avec un sens redoutable de la narration, «Une sortie honorable» raconte comment, par un prodigieux renversement de l’histoire, deux des premières puissances du monde ont perdu contre un tout petit peuple, les Vietnamiens, et nous plonge au coeur de l’enchevêtrement d’intérêts qui conduira à la débâcle.

      « Et si je vous en donnais deux ?, lui lança-t-il.
      - Deux quoi ? », répondit le ministre français, interloqué, incapable de faire le lien entre la conversation diplomatique, somme toute assez classique qu'il menait à propos de Diên Biên Phu, et cette question à la tournure tout à fait saugrenue.
      « Deux bombes atomiques... », précisa le secrétaire d'Etat américain.»

       

    • Le comité de sélection 2022

      Auteure : Mérédith Le Dez (Saint-Brieuc)
      Bibliothécaire : Fabienne Lesnevan (Erquy, Lamballe Terre et Mer)
      Metteure en scène : Paule Vernin (Cie Le Grand Appétit)
      Libraire : François Gueguen (librairie La Cédille, Lamballe)
      Salon du livre : Alain Le Flohic (Noir sur la ville, Lamballe)
      Société des amis de Louis Guilloux : Gilbert Kerleau, Société des amis de Louis Guilloux.
      Département des Côtes d’Armor : Luce Perez-Tejedor
      Livre et lecture en Bretagne : Mathieu Ducoudray, directeur Livre et Lecture en Bretagne (Région Bretagne)

      Comité de sélection du Prix Louis Guilloux
      De gauche à doite : François Gueguen, Paule Vernin, Fabienne Lesneven, Gilbert Kerleau, Mérédith Le Dez, Mathieu Ducoudray, Luce Perez-Tejedor, Alain Le Flohic.
    • Les bibliothèques et réseau participant

      • Bibliothèques de Binic-Etables-sur-Mer, Erquy, Guerlédan, Hillion, Landéhen, La Roche-Derrien, Lannion, Loudéac, Merdrignac, Penvenan, Plémet, Pleudihen-sur-Rance, Ploeuc-L’Hermitage, Ploëzal, Plouër-sur-Rance, Plouguenast, Ploulec'h, Plouha, Plumaugat, Quemperven, Saint-Brieuc, Saint-Caradec, Saint-Mayeux, Saint-Nicolas-du-Pelem, Saint-Quay-Perros, Trévé
      • Réseau des bibliothèques de Loudéac communauté centre Bretagne (réseau)